Nous sommes le mardi 17 octobre 2023. Il est un peu plus de midi lorsque l'un des députés de La France Insoumise (LFI) s'installe à table, visiblement accablé. Venant de sortir d’une réunion particulièrement tendue de son groupe parlementaire à l’Assemblée nationale, il confie : « Ça a été une discussion extrêmement compliquée. » Dans un cadre habituellement discipliné, les tensions étaient palpables, des voix se sont élevées, et les reproches ont fusé. Cette agitation a été ravivée plus tôt dans la journée par Danièle Obono, absente à la réunion, qui a, lors d'un entretien à Sud Radio, qualifié le Hamas de « mouvement de résistance ». Une déclaration qui a provoqué un vrai tollé au sein du groupe : « Une fois qu’on a mis les doigts dans la prise, on évite de les remettre dedans », s’insurge le député.

Cette situation trouve son origine dans la déclaration initiale de LFI quelques heures après l’attaque terroriste du 7 octobre contre Israël, où le mouvement de Jean-Luc Mélenchon a décrit les attentats comme une « offensive armée des forces palestiniennes ». Cette posture a provoqué une division au sein de la gauche française, exacerbant le débat sur le soutien à Gaza et le droit à la résistance.

Mélenchon, sous les feux des critiques, a réagi en attribuant la responsabilité de l'escalade à Israël, en affirmant que le premier ministre israélien, Benjamin Netanyahu, met toute la région en danger avec des politiques bellicistes. Dans un contexte géopolitique fragile, la France se retrouve face à un dilemme, Eusébie restant entre compassion pour les civils palestiniens et le soutien aux droits d’Israël à se défendre.

Les tensions internes à LFI révèlent non seulement des divergences de fond sur le conflit mais nous montrent également à quel point la géopolitique influence les relations et les discours politiques en France. Alors que les appels à l'unité de la gauche se font de plus en plus pressants, ce schisme pourrait bientôt prendre des proportions alarmantes. Que se passera-t-il si ces dissensions ne sont pas rapidement résolues? Les hommes et les femmes politiques français devront naviguer ces eaux troubles avec précaution.