Nation

À Brest, la nouvelle zone à faibles émissions ne convainc pas : « On a l’impression de se faire arnaquer ! »

2025-04-07

Auteur: Chloé

Le changement qui s'installe à Brest autour de la zone à faibles émissions (ZFE) suscite de vives réactions parmi les habitants. Ce samedi, au parking d’un grand centre commercial, une simple observation révèle que l'engouement pour les vignettes Crit'Air ne semble pas au rendez-vous. Environ un véhicule sur quatre affiche cette nouvelle étiquette, exclusivement des modèles en catégories 1 et 2, avec une notable présence de véhicules immatriculés ailleurs.

Mélanie Boivin, 42 ans, est venue de Rouen, une ville qui a déjà adopté des mesures similaires depuis 2021, avec une pluie d’amendes pour ceux qui ne respectent pas les nouvelles normes. Bien qu'elle adhère à l’idée d'améliorer la qualité de l'air, elle remet en question l’efficacité des mesures. « Les contrôles sont stigmatisants et ne semblent pas vraiment dissuasifs. Il n'y a pas moins de poussière dans la ville qu'avant », souligne-t-elle.

Alicia, 23 ans, au volant d’une Peugeot 306 de 1995, se confie que changer de voiture n'est pas une option. Elle n'a pas de vignette et avoue ne pas s’être informée. Avec ses 305 000 km au compteur, sa bébé est considérée comme "hors course". Habitant à 30 km de Brest, elle envisage d'utiliser le tramway pour ses rendez-vous, mais cela lui semble compliqué.

80 ans, Yvon Jourden, possède une Citroën Xantia qui était bien entretenue. Bien qu'il ait fait la démarche d'obtenir une vignette Crit'Air 5, il attend un vote parlementaire avant de la coller sur son véhicule. Il s'interroge sur l'efficacité de cette ZFE : « Beaucoup de blablas, beaucoup de dépenses, mais quels résultats ? Brest est une petite métropole, pas aussi polluée que d'autres. »

Maria, 54 ans et intermittente du spectacle, n'était pas au courant de l'entrée en vigueur de la ZFE. « C’est une drôle de blague pour un 1er avril », lance-t-elle, semble-t-il peu concernée. Elle souhaite conserver sa voiture âgée de vingt ans le plus longtemps possible, tout en estimant que les nouvelles règles n'incitent pas au changement.

Les préoccupations de la population s'intensifient. Lors d'une manifestation contre les ZFE, les participants expriment leur colère et leur frustration face à ce qu'ils perçoivent comme une atteinte à leur liberté de choix. Gérald, 55 ans, déclare que ces nouvelles mesures sont injustes : « On fustige nos anciens véhicules tout en ignorants que ces modèles sont soumis à des contrôles stricts. Les nouveaux véhicules pollueront autant, si ce n’est plus ! »

Pour Bernadette Pédron, 70 ans, il s'agit d'une véritable "écologie punitive". Elle dénonce une approche qu'elle considère comme une arnaque, qui double la contrainte pour les plus modestes. "Je n’ai pas l’intention de changer de véhicule, même si ça signifie payer des amendes. Je vais à Brest pour faire mes courses ou voir mes petits-enfants, et je ne mettrai pas mes proches dans les transports en commun !", affirme-t-elle, résolue. La mise en place de cette ZFE continue d'alimenter un débat vif sur l’équité de ces politiques environnementales.