« Pour l'instant, je navigue dans un beau grain accompagné de vent. Je sais que cela ne va pas durer, alors j'en profite ! Notre objectif, comme ces derniers jours, est de diriger notre route vers le sud tout en cherchant les bons couloirs de vent, ce qui n'est pas toujours simple. Tenter de corréler les informations des cartes avec la réalité du terrain est compliqué. Nous continuons surtout à naviguer au feeling », a expliqué Benjamin Dutreux, qui, à l'instar de ses concurrents, tente de slalomer entre les nuages tout en maintenant le cap.

« C'est un coup en avant, un autre en arrière. C'est amusant de voir ceux devant nous ralentir, mais un peu moins ceux qui sont derrière et qui reviennent. Néanmoins, les conditions sont agréables et il y a de la place pour jouer un peu, donc il n'y a pas de raison de se plaindre ! », a relaté le skipper de GUYOT Environnement, qui a l'œil tourné vers l'ouest, semblant chercher plus de vent.

Le gros des bateaux devrait bientôt atteindre la zone de convergence intertropicale, située entre le 25e et le 30e degré de longitude ouest.

Des alizés enfin en perspective

« Nous savons que plus nous traversons le Pot-au-Noir par l'ouest, plus c'est étroit et donc plus facile. Notre stratégie récente nous a permis de gagner beaucoup de terrain par ici, nous facilitant ainsi la tâche aujourd'hui », a précisé Nicolas Lunven (Holcim - PRB). Actuellement, lui et ses rivaux se fient peu aux routages, mais scrutent attentivement les images satellites.

« Nous restons vigilants pour éviter les nuages ou, au contraire, en profiter quand c'est possible. En gros, nous devons faire preuve de patience, même si c'est plutôt agréable d'être là », a souligné le marin, positionné 7e, évoluant autour de dix nœuds de moyenne. Dès mardi, les navigateurs devraient pouvoir surfer sur des alizés soufflant entre 15 et 18 nœuds.

Cependant, la Direction de course, via Jacques Caraës, prévient que cette accélération sera de courte durée, car ils se dirigeront rapidement vers le Pot-au-Noir où la vitesse ralentira de nouveau.

Une stratégie audacieuse

Et que dire de Jean Le Cam (Tout Commence en Finistère - Armor-lux) ? « Sa position est très intéressante. Comme il l'a dit, qui ne tente rien n'a rien, et il a raison. Il a traversé la zone de pétole plus facilement en passant à l'est de l'archipel du Cap Vert. Maintenant, il doit maximiser ses gains à l'ouest pour atteindre son point de passage dans le Pot-au-Noir », a ajouté Nicolas Lunven. Avec son bateau à dérives, Le Cam exploite parfaitement les allures et se maintient toujours en tête, ayant parcouru le double de la distance de ses concurrents au cours des dernières 24 heures.

Jacques Caraës affirme que « si Jean parvient à passer correctement, il aura une belle opportunité de vent latéral ». Benjamin Dutreux a également souligné le talent de Le Cam, rappelant un coup de génie qu'il avait réussi dans l'anticyclone de Sainte-Hélène il y a quatre ans. La question reste : réussira-t-il encore cette fois-ci ? Les paris sont ouverts et la compétition promet d'être palpitante dans les jours à venir !