Accord Mondial Contre la Pollution Plastique : Quels Enjeux Pour l'Avenir ?
2024-11-25
Auteur: Philippe
La lutte contre la pollution plastique est-elle vraiment possible ? Alors que le cinquième et ultime round de négociations débute à Busan, en Corée du Sud, le 25 novembre, l'inquiétude grandit sur la capacité des 175 pays réunis à s'entendre. La situation est alarmante : les scientifiques estiment que les limites planétaires concernant la pollution plastique et chimique ont été dépassées en 2022, mettant en péril notre environnement, la biodiversité et la santé humaine.
Ces négociations voient s'affronter deux camps au sein de la communauté internationale. D'un côté, des pays veulent un accord juridiquement contraignant avec des objectifs clairs pour réduire la production de plastique à l'échelle mondiale. De l'autre, de nombreux pays producteurs de pétrole poussent pour des objectifs vagues, leur permettant de continuer à augmenter leur production plastique.
La France, qui fait partie de la "coalition de la haute ambition", vise à éradiquer la pollution plastique d'ici 2040. Cette coalition, qui a progressé de 25 à environ 75 nations, inclut des pays comme l'Allemagne, le Sénégal et le Pérou. Les membres de cette coalition ne se contentent pas d'appeler à une réduction de la production de plastique ; ils préconisent également un usage raisonnable des plastiques et un principe de pollueur-payeur.
D'un autre côté, les pays producteurs de pétrole, tels que l'Arabie Saoudite, la Russie et le Brésil, voient dans la production de plastique une opportunité de diversification économique alors que d'autres secteurs diminuent. Actuellement, 460 millions de tonnes de plastiques sont fabriquées chaque année dans le monde, soit le double d'il y a vingt ans, et cette production pourrait tripler d'ici 2060, selon l'OCDE.
Malgré les appelations à améliorer le recyclage et la gestion des déchets plastiques, il est crucial que les discussions intègrent la nécessité de diminuer la production. Selon l'OCDE, seulement 9% des plastiques mis en circulation sont recyclés. En témoigne, la France a été condamnée à une amende de 1,5 milliard d'euros par l'Union européenne pour son manque de progrès dans ce domaine.
Les négociateurs français insistent sur l'urgence d'un texte solide incluant une réduction précise de la production, un consensus également soutenu par des scientifiques de renom. La ministre de la Transition écologique, Agnès Pannier-Runacher, l'a bien résumé : "Sans action pour réduire la production, nous ne pouvons pas résoudre le problème de la pollution plastique."
Cependant, les signaux en faveur d'un accord ambitieux sont actuellement faibles. Le dernier projet de texte présenté par le comité de négociation onusien ne mentionne pas la nécessité de réduire la production de plastiques, laissant présager des négociations difficiles. L'entourage de la ministre a averti qu'un manque d'ambition dans cet accord pourrait entraîner le refus de la France et de ses alliés de signer.
Alors, qu'attend-on de cette ultime session à Busan ? L’issue liant engagement clair et action rapide pourrait déterminer l’avenir de notre planète face à cette crise environnementale. Resterons-nous les bras croisés, ou prendrons-nous des mesures concrètes pour redresser la barre avant qu'il ne soit trop tard ? Ne manquez pas de suivre cette évolution cruciale pour l'avenir de nos océans et de notre santé.