Accord UE-Mercosur : l'Assemblée nationale rejette massivement le traité de libre-échange
2024-11-26
Auteur: Jean
L'Assemblée nationale a voté contre la signature de l'accord de libre-échange entre l'Union européenne et le Mercosur, qui regroupe cinq pays d'Amérique latine. Lors d'une séance qui s'est tenue mardi soir, 484 députés ont approuvé la déclaration du gouvernement qui s'oppose à cet accord dans sa version actuelle, tandis que 70 députés ont voté contre. Bien que le gouvernement ait espéré une approbation unanimement, cela ne s'est pas produit.
Les députés de La France Insoumise (LFI) ont manifesté leur opposition, arguant que le gouvernement ne s'oppose à l'accord que de manière superficielle. Arnaud Le Gall, membre de LFI, a déclaré : « Il n'y a pas de bon accord Mercosur possible. » Au sein du gouvernement, la ministre de l'agriculture Annie Genevard et la ministre du commerce extérieur Sophie Primas n'ont pas présenté de position clairement anti-libérale. Comme le président et le premier ministre, elles souhaitent voir l'inclusion de clauses miroirs dans le traité, qui obligerait les producteurs du Mercosur à se conformer aux mêmes normes que celles imposées aux producteurs européens.
Les débats ont clairement révélé les positions inchangées des différentes factions politiques. La gauche s'oppose à l'accord en raison de préoccupations sociales et environnementales, tandis que l'extrême droite défend des raisons principalement souverainistes. Bien que la coalition présidentielle soit contre cet accord, elle a tout de même insisté sur le principe du libre-échange sans le rejeter complètement.
Michel Barnier, impliqué dans les négociations, a souligné l'importance de montrer une position forte de la France au sein de l'UE, alors que la France a été isolée par le passé sur ce sujet. Les deux ministres ont mobilisé les députés avec des appels à l'action : « Cette bataille, nous voulons la mener avec vous ! » a déclaré Genevard, en encourageant un engagement continu pour influencer leurs homologues européens.
La méfiance demeure au sein de la gauche, qui questionne la sincérité du gouvernement. André Chassaigne, président des députés communistes, a exprimé ses doutes sur la capacité de la France à bloquer l'accord et a interrogé sur la volonté d'utiliser son droit de veto au Conseil européen. De son côté, la députée socialiste Mélanie Thomin a posé des questions rhétoriques sur la réelle intention de rassembler contre le Mercosur, mettant en lumière la crainte d’être un simple soutien à un gouvernement en quête de majorité.
Cet épisode souligne non seulement les fractures au sein de la politique française concernant le libre-échange, mais également la pression croissante sur le gouvernement pour défendre des normes environnementales et sociales face aux enjeux globaux croissants. Le combat contre cet accord pourrait également redéfinir les priorités politiques à l'approche des prochaines élections, alors que la lutte pour une agriculture durable et éthique devient de plus en plus pressante.