L'essor du paiement sans contact en Europe

Depuis quelques années, le paiement sans contact est devenu un élément incontournable dans nos transactions quotidiennes. En France, il n'est souvent plus nécessaire de saisir son code secret pour effectuer un achat, que ce soit avec une carte bancaire ou un téléphone, simplement en approchant l'appareil d'un terminal de paiement.

Le succès de ce mode de règlement a explosé, atteignant 62 % des transactions en 2024 selon le Comité national des moyens de paiement. Ce changement a été particulièrement accéléré par la crise sanitaire qui a poussé de nombreux consommateurs à privilégier les méthodes de paiement sans contact pour limiter les interactions physiques. Et même si la pandémie est derrière nous, l'engouement pour cette technologie rapide et efficace perdure.

Le téléphone, via des applications comme Apple Pay ou Google Pay, permet désormais d'effectuer des achats en quelques secondes grâce à la technologie NFC (Near Field Communication).

La position radicale de la Suède

En contraste avec cette tendance, la Suède, souvent présentée comme un modèle d'innovation technologique, adopte une position surprenante en promouvant l'utilisation de l'argent liquide. Pourquoi ce retour en arrière ? La réponse réside dans une volonté de sécurité et d'inclusivité. Les autorités suédoises évaluent les risques liés à une trop grande dépendance aux paiements numériques, notamment face aux cyberattaques qui ciblent de plus en plus les systèmes sans contact. Les arnaques numériques sont en augmentation, poussant la Suède à encourager l'utilisation d'espèces pour protéger ses citoyens.

De plus, ce choix vise à garantir que personne ne soit mis à l'écart du système de paiement. Les populations âgées et celles vivant dans des zones mal desservies doivent pouvoir continuer à utiliser des moyens de paiement traditionnels. La Suède mise sur un équilibre entre numérique et espèces pour éviter une précarisation financière.

Des mesures concrètes chez nos voisins

Pour soutenir sa stratégie, la Banque centrale suédoise (Riksbank) met en place des initiatives pour renforcer la disponibilité des espèces. Alors que de nombreux pays, dont la France, voient leur nombre de distributeurs automatiques diminuer, la Suède s'engage à garantir leur accessibilité sur tout son territoire.

Elle incite également les commerçants à accepter l'argent liquide, bien que cela reste une recommandation et non une obligation. Les autorités suédoises souhaitent ainsi maintenir une circulation active de l'argent liquide et éviter que le paiement sans contact ne devienne l'unique choix. Des restrictions pourraient être envisagées dans certains secteurs pour encourager cette diversité de moyens de paiement.

Conclusion

En conclusion, alors que la France continue de se diriger vers une numérisation accrue des paiements, la Suède nous rappelle l'importance de préserver des options traditionnelles. L'avenir des paiements dans l'Hexagone se dessine peut-être vers un modèle hybride, conciliant innovations technologiques et indépendance financière.