Nation

Aéroports et ports bloqués en Corse : Une crise qui pourrait électriser l'île !

2024-10-03

Jeudi matin, Alexandre Patrou, le secrétaire général aux affaires corses, a annoncé une proposition de création de deux syndicats mixtes ouverts (SMO) pour les ports et aéroports de Corse. C'est un projet ambitieux qui pourrait changer la donne pour la gestion des infrastructures insulaires, mais qui entraîne des tensions croissantes entre l'Etat et les élus locaux.

Ces SMO, censés accorder des concessions à la chambre de commerce insulaire, visent à offrir un cadre pour le fonctionnement des ports et aéroports de l'île à partir du 1er janvier 2025. Cependant, M. Patrou a averti que cette structure pouvait entraîner "un risque juridique important", allumant ainsi la colère de Gilles Simeoni, le président autonomiste du conseil exécutif de Corse. Selon Simeoni, cette annonce de l'Etat représente "une déclaration de guerre" et il est catégorique : "Il n'y aura pas de groupes internationaux pour gérer nos infrastructures !"

En réponse, le préfet de Corse, Amaury de Saint-Quentin, a souligné que l'Etat n'était pas opposé à la gestion des ports et aéroports par des SMO, mais insiste pour une gestion en "régie directe" afin d’éviter le risque juridique.

Cette polémique a enclenché une série de grèves spontanées menées par les syndicats de la chambre de commerce, notamment le Syndicat des Travailleurs Corses (STC), qui ont bloqué tous les aéroports et ports de l'île jeudi après-midi. Des centaines de voyageurs se retrouvent ainsi bloqués, sans vol ni accès aux ports. La situation est critique, comme le rapporte Laurent Filippi, délégué syndical STC, indiquant que "plus rien ne décolle, plus rien n'atterrit".

La préfecture n'est pas restée inactive face à cette crise. Pour aider les voyageurs piégés par cette grève, un gymnase a été réquisitionné pour les accueillir, soulignant la gravité de la situation.

En arrière-plan de cette crise technique, il existe également un conflit financier. Gilles Simeoni réclame 50 millions d'euros supplémentaires à l'Etat pour faire face à l'inflation et assurer la continuité territoriale entre l'île et le continent. Cette demande, qui tarde à recevoir une réponse du nouveau gouvernement, pourrait aggraver la situation si elle n'est pas satisfaite, menaçant ainsi des centaines d'emplois.

La tension monte en Corse, et les prochains jours pourraient être décisifs pour l'avenir des infrastructures de l'île. Il est temps d'attendre une réponse rapide et efficace du gouvernement, sous peine de plonger la Corse dans une crise encore plus profonde. Le sort de milliers d'emplois et de la gestion des services publics en dépend.