Affaire « Julie » : Deux pompiers condamnés pour atteintes sexuelles sur mineure
2024-11-27
Auteur: Pierre
Le tribunal de Versailles a rendu son verdict, mercredi 27 novembre, en condamnant deux pompiers à des peines de quatre ans et quinze mois de prison avec sursis pour atteintes sexuelles sur mineure. Cette décision survient plus de 14 ans après le début de l’affaire « Julie », le prénom d'emprunt de la victime, qui affirme avoir été violée durant son adolescence. Un troisième pompier a été acquitté.
Ce jugement dépasse les réquisitions du ministère public, qui avait requis des peines de trois ans et douze mois de prison avec sursis pour les deux accusés, Pierre C. et Julien C. En outre, les condamnés sont désormais inscrits au fichier des auteurs d'infractions sexuelles et violentes (Fijais). Pierre C., qui a reçu la peine la plus lourde, était présent lors du délibéré, tandis que sa victime, accompagnée de sa mère, a exprimé sa profonde désolation à l'extérieur du tribunal.
Julie, âgée aujourd'hui de 29 ans, a décrié les atteintes subies entre ses 13 et 15 ans, alors qu'elle vivait en banlieue sud de Paris durant une période où elle suivait un traitement médical à cause de problèmes de santé graves. Les sapeurs-pompiers étaient intervenus à son domicile plus de 130 fois entre 2008 et 2010, souvent pour des crises de spasmophilie.
En août 2010, Julie et sa mère ont déposé plainte pour des viols commis par l'un des pompiers, lors d’interventions à domicile, ce qui a conduit à une enquête longue et complexe de neuf ans. Au total, 20 pompiers ont été impliqués dans cette affaire, plusieurs d'entre eux reconnaissant des relations sexuelles, mais niant toute contrainte.
En 2019, la requalification des faits en atteintes sexuelles sans violence a suscité une vive réaction tant de la famille que d’associations féministes, qui ont dénoncé la banalisation de l’affaire. Les prévenus ont affirmé lors de l’enquête que Julie n’avait jamais montré de réticence.
Il est à noter que Julie, désormais handicapée à 80 % à la suite de plusieurs tentatives de suicide, se bat pour faire reconnaître la gravité des faits et leur impact dévastateur sur sa vie. Cette affaire révèle également une problématique plus large au sein des institutions de secours, où le tabou entourant les violences sexuelles reste un sujet difficile à aborder.