Lors d'une conférence de presse tenue jeudi à Alger, l'avocate Fatima Zohra Benbraham a rendu publique une analyse frappante mettant en lumière des similitudes entre Aube, le personnage principal du roman *Houris* de Kamel Daoud, et Saâda Arbane, qui accuse ce dernier d'avoir plagié son histoire.

Benbraham a révélé que deux plaintes ont été déposées contre Kamel Daoud au tribunal d'Oran, où Saâda Arbane prétend que l'auteur a utilisé son récit personnel pour écrire son roman. Le drame que Saâda Arbane a vécu durant la décennie noire en Algérie lui a volé sa voix, selon l'avocate, qui déclare : « Daoud se l'approprie, tout en parlant à la première personne. C'est un vol flagrant de l'identité de ma cliente ».

L'avocate a fourni un détail troublant : Kamel Daoud aurait appris l'histoire de Saâda Arbane par l'intermédiaire de sa femme, Aïcha Daoud, la psychiatre de sa cliente. Elle a accusé cette dernière d'avoir violé le secret médical, affirmant que les certificats médicaux de Saâda, signés par Aïcha, sont indiscutables comme preuves de sa thèse.

Durant la conférence, Fatima Benbraham a présenté des éléments matériels liant le récit de Kamel Daoud aux expériences vécues par Saâda. Elle a mentionné un tatouage que Saâda arbore, pointant des correspondances notables entre celui-ci et une description faite par Daoud dans *Houris*. Ce tatouage est présenté comme une preuve supplémentaire du plagiat, renforçant la position de Saâda Arbane.

L'avocate a également montré des photographies de cicatrices sur le corps de Saâda, qui correspondent à des éléments décrits dans le livre. Selon Benbraham, ces marques témoignent des épreuves traversées par la plaignante et renforcent la légitimité de sa plainte. En ajoutant à cela, Saâda porte un appareil respiratoire unique en Algérie, qu'elle décrit comme un autre élément distinctif de son identité, attestant de ses souffrances.

L'avocate a affirmé que la procédure judiciaire contre Kamel Daoud avance et a promis qu'une date pour la confirmation des plaintes sera arrêtée très rapidement. « Dès que cela sera fait, le juge convoquera Kamel Daoud pour qu'il réponde de ses actes », a-t-elle affirmé avec détermination.

Face à ces allégations audacieuses, Kamel Daoud, en tant qu'auteur acclamé et lauréat du prix Goncourt 2024, doit désormais faire face à des accusations dont les implications pourraient résonner profondément dans le milieu littéraire algérien. Cette affaire soulève également de nombreuses questions sur l'intégrité et l'éthique littéraire, au cœur d'un débat qui pourrait avoir des ramifications bien au-delà des frontières algériennes.

« Je vous attends, Kamel Daoud, je vous attends », a conclu l'avocate, mettant en exergue la tension qui règne dans cette affaire palpitante.