ALERTE : Un deuxième foyer de fourmis électriques découvert dans le Var, la situation devient critique !
2024-11-19
Auteur: Emma
Est-il déjà trop tard pour stopper l'invasion de la fourmi électrique, une espèce invasive et hautement agressive en France métropolitaine ? Un deuxième foyer a été identifié en août dans la commune de la Croix-Valmer, dans le Var, selon des révélations de France Inter du lundi 18 novembre. Ce nouveau cas survient après qu’un premier foyer a été découvert il y a deux ans à Toulon, dans le même département, et l'État n'a toujours pas mis en place d'opération d'éradication dans la zone affectée.
La wasmannia auropunctata, cette fourmi microscopique de couleur jaune orangé et mesurant à peine 1,5 millimètre, est capable de se reproduire par clonage, sans besoin de fécondation. Originaire d'Amérique du Sud, cette espèce est maintenant classée parmi les 88 espèces envahissantes préoccupantes pour l'Union européenne. Ses piqûres sont extrêmement douloureuses, provoquant des sensations de brûlure, et ont des impacts significatifs sur la biodiversité.
Le propriétaire d'une villa à la Croix-Valmer a signalé la présence de ces fourmis suite à de nombreuses piqûres « très douloureuses ». Selon Luc Gomel, ingénieur agronome et spécialiste de la lutte contre les fourmis invasives, « au moins une dizaine de villas sont contaminées. On trouve des fourmis dans les jardins, mais aussi dans tous les espaces verts communs, le long des trottoirs et dans le réseau hydrographique. » À Toulon, le premier foyer a été découvert par un jeune passionné de myrmécofaune, et l'espèce a été formellement confirmée en septembre 2022, occupant non seulement les jardins mais également l'intérieur des bâtiments et les milieux naturels alentour.
L’hypothèse la plus plausible quant à l'introduction de cette espèce invasive est qu’elle soit arrivée via des plantes ornementales. Une étude est actuellement en cours pour déterminer si le clone trouvé à la Croix-Valmer est en lien avec celui de Toulon ou avec d'autres populations déjà signalées dans des pays comme l'Espagne. D'après Olivier Blight, enseignant-chercheur à l'université d'Avignon, la taille des colonies laisse penser que ces fourmis ont dû arriver dans la région il y a au moins cinq ans.
Malgré la gravité de la situation, la réponse des autorités a été particulièrement lente. Suite à l'inscription de la fourmi électrique sur la liste européenne en août 2022, l'État aurait dû établir un plan d'éradication en l'espace de trois mois. « Rien n'était prévu pour agir rapidement », souligne Olivier Blight. « Aucun pays européen n'a encore l'expérience de l'éradication d'une population de fourmis envahissantes. Il a fallu du temps pour trouver des interlocuteurs, des opérateurs et des financements. »
Dans un contexte où la biodiversité est déjà menacée, la lutte contre ce fléau devient une priorité. Les experts appellent à une mobilisation urgente pour protéger nos écosystèmes avant qu'il ne soit trop tard.