Antoine Armand, ministre de l'économie, prêt à des concessions pour éviter la censure imminente
2024-11-28
Auteur: Léa
La pression monte sur le gouvernement de Michel Barnier, alors que la menace d'une motion de censure plane sur l'Assemblée nationale dans les jours à venir, en pleine période de discussions budgétaires de plus en plus tendues. Dans ce contexte, le ministre de l'Économie et des Finances, Antoine Armand, a déclaré, le 28 novembre dernier, être prêt à envisager « des concessions » concernant le budget, afin de prévenir « une tempête » économique et financière qui pourrait s'ensuivre en cas de défaite du gouvernement.
« Peu importe nos divergences, nous faisons face à une situation extrêmement grave pour notre pays. Le Premier ministre a parlé de “tempête”. Ce n'est pas un terme choisi au hasard, ça évoque des enjeux financiers et économiques cruciaux. Nous sommes donc prêts à faire des concessions pour éviter ce désastre », a affirmé M. Armand dans des interviews sur BFM-TV et RMC, seulement deux jours après l'avertissement du Premier ministre lors du journal télévisé de TF1.
Le ministre a particulièrement mentionné la controverse autour de l'augmentation de la taxe sur l'électricité, une mesure que le Rassemblement national (RN) qualifie d’« inadmissible ». Les députés de ce parti, qui comptent 140 membres, pourraient faire pencher la balance lors d’un éventuel vote de censure.
Cette semaine, Marine Le Pen a exigé des « engagements clairs et fermes » de la part du gouvernement, incluant l'abandon des augmentations de 3 milliards d’euros du prix de l’électricité, ainsi que le retrait des mesures de désindexation des retraites et de déremboursement de nouveaux médicaments, menaçant sinon de provoquer la chute du gouvernement.
Dans ce climat de tension, Antoine Armand a également mis en garde les partis politiques tentés par la censure. Les partis de gauche, regroupés au sein du Nouveau Front populaire (NFP), ont annoncé leur intention de déposer une motion de censure si le Premier ministre utilise l'article 49.3 de la Constitution pour faire adopter le budget de l'État et/ou de la Sécurité sociale.
« Ce que je dis aux partis qui n'ont rien en commun, tant à droite qu'à gauche, c'est que voter une censure ne fera qu'affaiblir notre pays. Discuter est important, mais il ne faut pas perdre de vue l'enjeu : la stabilité de notre nation », a souligné M. Armand.
Le ministre de l'Économie, comme d'autres membres du gouvernement, tente de convaincre les soixante-six députés du groupe socialiste de faire preuve de responsabilité en s'abstenant lors du vote, une décision qui pourrait permettre au gouvernement de rester en place.
Si le gouvernement Barnier venait à tomber sans budget adopté, les conséquences seraient dramatiques. « Cela manquerait de stabilité, comme un avion en altitude perdant soudainement le contrôle. Il y a un chemin à suivre : celui du budget. À l'opposé, il y a le chemin de l'inconnu, des dégradations et de la désintégration de notre pays », a averti le ministre à la veille de la décision de l'agence de notation S&P concernant la dette française.
Face à ces incertitudes, l'économie française reste sous haute surveillance, et les prochains jours seront cruciaux pour déterminer la suite des événements.