Nation

« Après dix ans d'études », les étudiants en médecine face à la limitation de leur liberté d'installation

2025-03-30

Auteur: Léa

Un projet de loi, soutenu par 250 parlementaires de divers horizons politiques, a récemment été présenté à l'Assemblée nationale, bien qu'il ait été rejeté en commission des Affaires sociales. Ce texte, qui pourrait être soumis à une séance publique cette semaine, suscite l'intérêt d'un grand nombre d'étudiants en médecine, notamment à la faculté de médecine de Brest. Ces étudiants sont en pleine réflexion sur la manière dont ce potentiel changement pourrait affecter leur avenir professionnel.

Après dix ans d’études intenses, de nombreux étudiants ressentent le besoin de conserver leur liberté et préfèrent ne pas s'installer directement, car cela impliquerait de s'ancrer dans un lieu pour de longues années. Beaucoup envisagent plutôt des remplacements en libéral ou des postes salariées dans des hôpitaux et centres de santé.

Vincent Borgne, président du Mig 29, le syndicat des internes de médecine générale de Brest, souligne que la situation en Bretagne est favorable, puisque de nombreux étudiants choisissent de rester dans la région après leur formation, ou y reviennent après leur internat. Cependant, il met en garde contre une régulation de l'installation des médecins par l'ARS qui, selon lui, risquerait de susciter une large opposition parmi les étudiants, le qualifiant d'étape administrative supplémentaire alors qu'ils sont déjà confrontés à de nombreuses formalités.

Les étudiants expriment des sentiments partagés. Léanne, une étudiante de 19 ans en deuxième année, affirme que la régulation pourrait favoriser une meilleure répartition des médecins sur le territoire, mais admet que le processus d'installation pourrait être compliqué. Elle aspire à exercer en chirurgie pédiatrique dans le Sud-Morbihan.

Louise, 20 ans, et sa camarade de promotion, est un peu plus sceptique. Elle craint que des restrictions ne découragent les étudiants à choisir la médecine. Ayant grandi en ville, elle préfère ne pas s'installer à la campagne, où elle perçoit une pratique médicale moins dynamique. La perspective d'exercer à Paris, avec ses hôpitaux réputés et ses médecins de haut niveau, l'attire davantage.

Cette question d'installation ne concerne pas que les étudiants de Brest, mais se pose dans l'ensemble du territoire français, alors que des zones rurales continuent de souffrir d'un manque de praticiens. La situation met en lumière les défis et les choix cruciaux que doivent affrontés ces futurs médecins, tiraillant entre leurs aspirations personnelles et les réalités professionnelles.