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ArcelorMittal envisage la fermeture de deux sites en France : inquiétude et mobilisations en perspective

2024-11-21

Auteur: Michel

ArcelorMittal, le géant sidérurgiste mondial, a récemment annoncé son intention de fermer deux de ses sites en France, à Reims et Denain. Cette décision intervient dans un contexte de baisse significative d'activité, notamment dans les secteurs de l'industrie et de l'automobile, et pourrait conduire à la suppression de 130 emplois, provoquant des réactions vives de la part des syndicats et des travailleurs.

Une crise économique profonde pour ArcelorMittal

Dans un communiqué publié cette semaine, l’entreprise a dévoilé un projet de restructuration de sa filiale « ArcelorMittal Centres de services », qui se concentre sur le commerce de gros de métaux et minéraux. Les dirigeants de l'entreprise ont expliqué qu'ils font face à une chute d’activité chez leurs clients industriels, particulièrement dans le secteur automobile, avec un impact aggravé ces derniers mois par des tensions économiques et des chaînes d'approvisionnement perturbées.

Les sites de Denain, dans le Nord, et de Reims, dans la Marne, sont directement touchés. À Denain, environ une trentaine d'emplois pourraient être affectés, tandis qu'à Reims, jusqu'à une centaine de postes pourraient disparaître, laissant les travailleurs dans l'incertitude.

David Blaise, délégué syndical central de la CGT, a exprimé sa colère face à cette annonce, déclarant : « On savait que la situation dans l'automobile était précaire, mais rien n’a été fait pour diversifier les activités. » Il souligne que cette fermeture s'inscrit dans une logique de compétitivité au détriment des employés, et appelle à des mesures sociales pour atténuer l'impact de cette décision.

Grève et résistance : l'écho des luttes passées

En réponse à cette annonce alarmante, les salariés du site de Denain ont immédiatement entamé une grève, avec d'autres actions prévues la semaine prochaine sur l'ensemble des sites français d'ArcelorMittal. L'entreprise s'est engagée à ouvrir des négociations avec les représentants syndicaux pour discuter des mesures d'accompagnement et des options possibles pour les employés touchés.

Cette décision résonne douloureusement pour de nombreux travailleurs, rappelant la fermeture des hauts fourneaux de Florange en 2012, un événement qui a profondément marqué le paysage industriel français. Alors que le site de Florange était autrefois emblématique, la fermeture d'aujourd'hui met en lumière la vulnérabilité persistante du secteur sidérurgique en France face à la montée d'une concurrence internationale féroce.

Contexte difficile et perspectives d'avenir incertaines

Cette restructuration a lieu dans un contexte difficile pour l'industrie automobile européenne, qui a déjà enregistré 32.000 suppressions de postes chez les équipementiers au premier semestre de 2024. Les répercussions se font sentir à travers toute la chaîne d'approvisionnement, touchant notamment la sidérurgie et le secteur du pneumatique. Début novembre, Michelin a également annoncé la fermeture de deux usines en France, entraînant la perte de plus de 1.200 emplois.

Marc Ferracci, ministre délégué à l'Industrie, a souligné que cette situation illustre les bouleversements qui touchent l'industrie européenne. Bien qu'il reconnaisse la nécessité d'une adaptation face à ces mutations, il a également averti que d'autres fermetures pourraient se profiler à l'horizon.

Avec des sites clés à Dunkerque et Fos-sur-Mer, ArcelorMittal demeure un acteur indispensable dans l'approvisionnement en acier pour les secteurs de l'automobile et du bâtiment. Cependant, sa présence en France est en déclin face à la concurrence globale et à un ralentissement économique généralisé. Les travailleurs d'ArcelorMittal sont donc appelés à se mobiliser pour défendre leurs emplois et tenter de préserver leur avenir.