Argentine : Javier Milei, le président à la tronçonneuse, intensifie son austérité
2024-11-27
Auteur: Pierre
En moins d'un an à la présidence, Javier Milei a déjà procédé à la suppression de 33 000 emplois publics et annonce qu'il va poursuivre sa politique d'austérité en 2025. Le président ultralibéral, qui a captivé l'attention du pays avec son langage radical, a déclaré qu'il continuerait à "couper à la tronçonneuse" dans les dépenses publiques l'année prochaine.
Dans un message percutant sur X, il a affirmé : "J'ai commencé à réfléchir aux mesures du gouvernement pour 2025. Étant donné le panorama, je confirme que je continuerai à fond avec la tronçonneuse. VIVE LA LIBERTÉ !"
Élu en décembre 2023, Milei se définit comme un "anarcho-capitaliste" et met en œuvre un programme d’austérité drastique visant à atteindre un "déficit budgétaire zéro". Cela se traduit par la fermeture de plusieurs organismes d'État, le gel de chantiers publics, la réduction des subventions dans des domaines essentiels comme l'énergie et les transports, et un resserrement des financements accordés aux provinces.
L'image de la "tronçonneuse" a marqué sa campagne présidentielle, devenant un symbole de sa lutte contre ce qu'il appelle "l'État-ennemi". Le Ministre de la Dérégulation et de la Transformation de l'État, Federico Sturzenegger, a déclaré récemment que le gouvernement avait supprimé 33 291 emplois publics, dont plus de 20 000 dans l'administration centrale et 11 000 dans des entreprises publiques.
Alors que le gouvernement se félicite d'une baisse de l'inflation – entre 3 et 4 % par mois en 2024, contre une moyenne de 17 % en 2023 – ces mesures radicales entraînent une aggravation de la pauvreté, touchant plus de 52 % de la population au premier semestre 2024, soit une augmentation alarmante de 11 points en seulement six mois. Milei soutient que ce chiffre devrait commencer à diminuer après un pic, en raison de l'impact des politiques mises en œuvre.
Les défis économiques restent toutefois immenses. Le FMI prévoit une contraction du PIB de 3,5 % d'ici fin 2024, bien qu'une reprise forte soit attendue pour 2025, avec une croissance projetée de 5 %. L'Argentine se trouve à un carrefour crucial, entre le spectre d'une pauvreté croissante et l'espoir d'une reprise économique qui pourrait redynamiser le pays.
La politique de Milei soulève déjà des débats passionnés, non seulement parmi les économistes, mais également au sein de la société argentine. Restez connectés pour suivre l'évolution de cette situation qui pourrait redéfinir l'avenir économique de l'Argentine.