La Fédération internationale d'athlétisme (World Athletics) a fait une annonce controversée mardi en introduisant un test de prélèvement buccal destiné à déterminer si une athlète est biologiquement une femme. Sebastian Coe, président de l'organisation, a défendu cette mesure, la présentant comme essentielle pour instaurer la confiance et garantir l'intégrité de la compétition féminine.

"C'est non seulement une question d'intégrité du sport féminin, mais aussi de sa sauvegarde," a déclaré Coe lors d'une conférence de presse à l'issue des récents championnats du monde en salle à Nankin, en Chine. Les résultats de consultations étendues ont révélé que cette approche était jugée "indiscutablement" appropriée, selon Coe, qui a tenu à rassurer en affirmant que le prélèvement buccal serait effectivement peu intrusif.

Une règlementation qui suscite débats

Cette décision continue d'alimenter les débats, soulignant les tensions autour des politiques en matière de genre dans le sport. Depuis 2018, les athlètes présentant des différences de développement sexuel (DSD) doivent réduire leur taux de testostérone par un traitement hormonal pour concourir dans la catégorie féminine aux compétitions internationales. Cette politique a été entérinée par le Tribunal arbitral du sport, qui a ensuite été soutenue par le Tribunal fédéral de Lausanne, arguant qu'un taux de testostérone comparable à celui des hommes confère un "avantage insurmontable" aux athlètes féminines.

En 2023, la Cour européenne des droits de l'homme a émis des critiques à l'égard de ces règles après avoir considéré que la championne sud-africaine Caster Semenya avait été victime de discrimination. Bien que le règlement de World Athletics soit toujours en vigueur, cette décision a mis en lumière les tensions entre réglementation sportive et droits individuels.

Des voix s'élèvent contre la nouvelle politique

Ce test de prélèvement buccal pourrait être le fer de lance d'une politique plus inclusive, ou bien causer davantage de division. Les défenseurs des droits des femmes et des sportives interpellent désormais les instances dirigeantes sur la nécessité d'un équilibre entre les exigences de l'intégrité sportive et les droits des athlètes. La quête d'équité dans le sport se poursuit, alors que des voix s'élèvent pour plaider en faveur d'une approche plus nuancée et respectueuse des différences biologiques.

Cette évolution pourrait marquer un tournant significatif dans la manière dont les athlètes sont perçus et traités sur la scène internationale. Les discussions autour de la question du genre et du sport restent plus actuelles que jamais, avec l'attente d'une réglementation qui non seulement protège l'intégrité des compétitions, mais respecte également la dignité et les droits des athlètes.