Actuellement, la France compte plus de 24 000 ressortissants au Liban, majoritairement binationaux. Les autorités françaises recommandent fortement à ceux qui souhaitent quitter le pays de le faire par leurs propres moyens, en utilisant des vols commerciaux. Une évacuation officielle ne sera envisagée qu'en cas de fermeture de l'aéroport de Beyrouth, le seul du pays, une situation préoccupante qui rappelle les événements de la guerre de 2006, lorsque l'aéroport avait subi des bombardements quasiment dès le début des hostilités.

Récemment, les vols de la compagnie nationale, Middle East Airlines (MEA), sont devenus extrêmement difficiles à obtenir. Les destinations populaires comme Paris, Chypre, Amman et Istanbul affichent complet. Lors d'une opération spéciale le 3 octobre, 150 places ont été réservées avec un coût par billet oscillant entre 500 et 650 dollars, à la charge des voyageurs. Les autorités françaises se concentrent sur l'évacuation prioritaire des personnes souffrant de maladies chroniques ou des personnes âgées. Il est prévu de continuer ces opérations à court terme, mais la saturation des capacités de MEA par d'autres pays complique la situation.

L'escalade du conflit a pris par surprise de nombreux diplomates à Beyrouth, qui avaient déjà identifié un risque potentiel de guerre depuis cet été. "Il y a une inquiétude palpable parmi les ressortissants français, surtout après les frappes israéliennes récentes et la mort du chef du Hezbollah, Hassan Nasrallah, lors d'un bombardement le 27 septembre," confie Ghassan Ayoub, conseiller des Français de l'étranger au Liban. Les parents s'interrogent aussi sur l'année scolaire, les écoles étant fermées depuis le 24 septembre.

Des appartements remplis de citoyens français ont été le théâtre d'appels anxieux. Des parents établis à l'étranger se comparent à d'autres pays comme l'Allemagne, qui a déjà opéré des évacuations militaires, ou le Canada, qui a réservé 800 places sur des vols commerciaux. Bien que le dispositif français soit en place, certains jugent qu'une communication plus claire serait bénéfique face à la gravité de la situation.

Dans un courriel adressé aux ressortissants français, le Consulat a reconnu une dégradation significative des conditions de sécurité au Liban peu après le début de l'offensive israélienne. Il a conseillé aux Français de faire preuve de prudence, malgré le manque d'indications concernant une éventuelle évacuation. Une Franco-Libanaise récemment arrivée à Paris critique la communication du gouvernement en affirmant qu'elle ne reflète pas la gravité de la situation actuelle.

Ainsi, alors que la situation demeure volatile, les ressortissants français doivent se préparer à l'inattendu dans un climat d'incertitude croissante.