Au Royaume-Uni, une nouvelle infraction pénale pour lutter contre la soumission chimique
2024-11-25
Auteur: Marie
Le débat sur la soumission chimique prend une ampleur considérable à travers le monde, notamment à la suite du procès très médiatisé des viols de Mazan, qui se déroule à Avignon. Ce phénomène, qui consiste à droguer une personne à son insu pour en abuser, suscite une prise de conscience croissante tant dans des contextes privés que publics, tels que les bars et clubs.
Le 25 novembre, le Royaume-Uni a annoncé l'instauration d'une nouvelle infraction pénale pour mieux lutter contre le « spiking », terme anglaisl désignant l'acte de verser une substance intoxicante dans la boisson d'une personne ou de l'administrer par piqûre. Bien qu'il existe déjà des lois sanctionnant ce type de délit, les victimes rencontrent souvent des difficultés à signaler ces crimes, et la justice rencontre des complications en raison de la diversité des législations en jeu.
Lors d'une réunion prévue lundi, le Premier ministre britannique, Keir Starmer, rassemblera des représentants des forces de l'ordre, des établissements nocturnes et des services de transports pour élaborer une stratégie visant à protéger les femmes lors des sorties nocturnes. Un plan ambitieux prévoit également de former 10 000 travailleurs de l'industrie des bars et des pubs d'ici printemps 2025, afin de les sensibiliser à cette problématique, leur permettant d'identifier les signes de spiking, d'assister les victimes et de recueillir des preuves.
La ministre de l'Intérieur, Yvette Cooper, a affirmé que cette nouvelle infraction devrait encourager les victimes à se manifester et garantir une réponse efficace des autorités face à ces crimes. Le gouvernement travailliste, qui a pris ses fonctions en juillet 2023, a promis de réduire de moitié les violences faites aux femmes et aux jeunes filles dans les dix prochaines années.
Les statistiques sont alarmantes : entre mai 2022 et avril 2023, les forces de l'ordre britanniques ont reçu 6 732 signalements pour spiking, dont près de 1 000 cas liés à des piqûres. Selon un sondage YouGov de décembre 2022, 10 % des femmes et 5 % des hommes en Grande-Bretagne ont déjà été victimes de ce phénomène. Malheureusement, la majorité des cas ne sont pas rapportés, car les victimes ne reconnaissent pas les symptômes au moment de l'incident. De plus, les substances utilisées sont souvent rapidement éliminées du corps, rendant ainsi la collecte de preuves extrêmement complexe.
Cette nouvelle législation pourrait bien marquer un tournant dans la lutte contre ces actes odieux. Les initiatives de sensibilisation et de formation visent non seulement à protéger les individus, mais également à créer un environnement plus sûr lors des sorties nocturnes. Quelles seront les prochaines étapes dans cette lutte pour la justice et la sécurité des femmes au Royaume-Uni ? Restez à l'écoute pour les dernières nouvelles.