Ce jeudi, le Sénat a décidé de frapper un grand coup en approuvant des hausses de taxes sur les boissons sucrées, le tabac et les jeux d'argent, dans le cadre de l'examen du projet de loi de financement de la Sécurité sociale pour 2025. La sénatrice centriste Elisabeth Doineau, rapporteur général du budget de la Sécurité sociale, a déclaré que ces mesures visaient à "donner un coup de pied dans l'industrie" alimentaire.

Ainsi, la taxation des "boissons à sucres ajoutés" connaîtra une augmentation significative, avec un coût supplémentaire de 4 centimes par litre pour les boissons les moins sucrées, et jusqu'à 35 centimes par litre pour les plus sucrées. Cette augmentation est bien plus élevée que celle proposée par l'Assemblée nationale, qui s'élevait initialement à 3,5 centimes pour la première tranche.

Un consensus s'est formé autour de cette mesure, soutenue par le gouvernement, l'objectif étant de réduire la consommation de produits jugés nocifs pour la santé publique.

Concernant le tabac, le paquet de cigarettes, dont le prix passera à 12,70 euros en moyenne l'année prochaine, représentera une hausse de 40 centimes par rapport au plan national de lutte contre le tabagisme en cours. La ministre de la Santé, Geneviève Darrieussecq, a exprimé ses préoccupations, soulignant que ces changements fréquents de plan étaient complexes à gérer. Néanmoins, la mesure a été adoptée massivement avec 241 voix pour et seulement 2 contre, malgré les réserves de la gauche, qui plaidait pour un paquet à 16 euros dans deux ans.

D'autre part, la ministre a proposé d'interdire les "pouches" de nicotine, mais son opposition n'a pas freiné le Sénat, qui a aussi validé des hausses de taxes sur les jeux d'argent. Après un rejet à l'Assemblée, l'amendement concernant les loteries et les casinos a été réintroduit, bien que les paris hippiques aient été épargnés pour éviter de créer des tensions avec l'industrie équine.

En parallèle, les sénateurs ont rejeté la plupart des amendements portant sur l'alimentation et l'alcool, à l’exception d’une taxe sur la publicité des boissons alcooliques à La Réunion. Une telle initiative vise à sensibiliser le public aux dangers liés à la consommation d'alcool, tout en contribuant au fonds de la Sécurité sociale.

Ces nouvelles mesures devraient non seulement augmenter les recettes fiscales, estimées à plusieurs centaines de millions d’euros, mais elles sont aussi perçues comme un moyen de protéger la santé des consommateurs. Reste à voir comment ces hausses seront accueillies par le grand public et les lobbys concernés !