
Autoroute A69 : l'État en appel après l'arrêt du chantier, une bataille environnementale sans fin ?
2025-03-24
Auteur: Jean
L'État a annoncé, ce lundi 24 mars, avoir interjeté appel de la décision du tribunal administratif de Toulouse, qui avait ordonné, en février, l'arrêt des travaux de l'autoroute Castres-Toulouse (A69). Ce projet est fortement contesté par des groupes écologistes qui craignent des dégradations environnementales irréversibles.
Selon une déclaration du ministère des Transports transmise à l'Agence France-Presse (AFP), « L'État a fait appel de la décision et a demandé le sursis à exécution de celle-ci afin de permettre une reprise rapide des travaux. » Les voies de recours ont été déposées vendredi dernier devant la cour administrative d'appel de Toulouse.
Le collectif Lutte pour des Valeurs Écologiques (LVEL), qui mène la résistance contre le chantier depuis son lancement en 2023, a rapidement réagi en qualifiant cette décision de « désastreuse pour l'avenir des paysages locaux ». Ils accusent l'État de persister dans une politique de dégradation du territoire, condamnant ainsi les habitants à un avenir incertain.
La justice a annulé l’autorisation environnementale délivrée par l’État, estimant qu’il n’existait pas de raison impérieuse d’intérêt public majeur pour justifier les impacts environnementaux prévisibles. Selon le jugement rendu le 27 février, les bénéfices liés à l’A69 et à l’élargissement de l’A680 seraient « de portée limitée », dans un contexte démographique et économique plutôt stable.
Philippe Tabarot, ministre des Transports, a qualifié la situation d'« ubuesque », affirmant qu'il est difficile de justifier l'arrêt abrupt d'un chantier déjà avancé aux deux tiers. Il a réaffirmé l'engagement de l'État à poursuivre le projet, qui vise une mise en service prévue pour la fin de 2025. Au début du mois d'avril, il se rendra sur le terrain pour évaluer les travaux stoppés.
Des milliers de partisans, y compris des élus locaux et des entreprises, ont manifesté le 8 mars à Castres, réclamant la reprise des travaux en soulignant que plus de 300 millions d'euros avaient déjà été investis. Les opposants argumentent que ce projet menace la biodiversité et ne répond pas aux besoins réels de la région.
En parallèle de l'appel, des parlementaires du Tarn explorent des voies législatives pour contourner la décision judiciaire. Le député Philippe Bonnecarrère (divers droite) a proposé une loi visant à valider l'autoroute pour déclarer qu'elle répond à une nécessité d'intérêt public.
La cour administrative d'appel de Toulouse examinera la demande de sursis dans un délai d'un à deux mois, alors que la décision finale sur le projet pourrait ne pas être rendue avant fin 2025. Par ailleurs, la mobilisation contre l'A69 continue de croître, avec des manifestations hebdomadaires soutenues par diverses organisations environnementales et des figures politiques.
Il est essentiel de suivre de près cette situation, car l'issue de ce projet n'affecte pas seulement les infrastructures routières, mais également l'équilibre écologique et socio-économique de la région. Que va-t-il se passer si cet appel échoue ?