Santé

Avez-vous déjà eu peur des huîtres ? Découvrez comment notre cerveau se souvient des intoxications alimentaires !

2025-04-11

Auteur: Sophie

Quand le souvenir des huîtres devient un traumatisme

Qui n'a jamais entendu quelqu'un dire : « Plus jamais d’huîtres ! » des années après une intoxication alimentaire ? Les fruits de mer, réputés pour leur dangerosité, sont souvent porteurs de norovirus, responsables de nombreuses intoxications. Mais comment notre cerveau parvient-il à se souvenir d'une expérience aussi désagréable et à nous rendre allergique à l’idée de les déguster à nouveau ? C’est ce que tente de comprendre une étude menée par Chris Zimmerman, chercheur en neurosciences à Princeton.

La lenteur du souvenir : une question de neurones

Les chercheurs sont intrigués par le décalage temporel de ces souvenirs : alors qu'une brûlure déclenche une douleur immédiate, les symptômes d'une intoxication alimentaire ne se manifestent qu'après plusieurs heures. Chris Zimmerman explique que différents neurones sont impliqués dans la détection de douleurs et de malaises, même s'ils se situent dans des zones similaires du cerveau. Pour explorer davantage, l’équipe a utilisé des souris dans ses expériences.

Des souris malades, un apprentissage marquant

Les souris ont d'abord été entraînées à associer une zone de leur cage avec une goutte de Kool-Aid. Trente minutes après leur consommation, une injection leur causait une maladie temporaire. Bien que les souris ne puissent pas vomir, elles ont ressenti des maux d’estomac et de la diarrhée. Quelques jours plus tard, elles évitaient de nouveau la boisson sucrée, se rappelant la sensation de malaise.

L’amygdale centrale : le centre de la mémoire alimentaire

Les résultats ont révélé que l'amygdale centrale, la région du cerveau liée aux émotions et à l'apprentissage de la peur, était activée durant tout le processus d'apprentissage. Que ce soit lors de la consommation, du moment de la maladie ou du rappel du souvenir négatif, cette zone du cerveau semblait suivre chaque étape.

Chaine neurale : de l’intestin au cerveau

L’équipe de recherche a découvert des cellules spécialisées dans le tronc cérébral reliées à l’amygdale, suggérant une chaîne neurale partant de l’intestin, détectant le malaise et transmettant l’information au cerveau. Ce système permet de relier des saveurs à des expériences négatives, renforçant ainsi le souvenir d'un aliment que l’on a associé à une intoxication.

Applications potentielles en médecine

Ces découvertes pourraient avoir des applications en santé, notamment pour les personnes souffrant de maladies persistantes, comme le syndrome de l’intestin irritable ou les patients sous chimiothérapie, souvent sujets aux nausées. Comprendre comment ces mémoires alimentaires se forment ouvre la voie à des solutions pour améliorer leur qualité de vie.

Un lien inattendu entre goût et malaise