Nation

Bébé empoisonné avec du Destop : l'employée de crèche condamnée à 25 ans de prison

2025-04-03

Auteur: Pierre

Myriam Jaouen, 30 ans, a été condamnée par la cour d'assises du Rhône pour "torture ou actes de barbarie ayant entraîné la mort sans intention de la donner". Les jurés ont rejeté la qualification de meurtre demandée par l'avocat général, ce qui a provoqué l'incompréhension et l'indignation des parents de la petite victime.

Le procureur, Baptiste Godreau, a exprimé sa colère face au verdict, déclarant que l'accusée avait agi "en parfaite conscience". Il avait requis une peine de 30 ans de prison, mais le verdict final a laissé beaucoup de questions en suspens. La réaction de l'avocate des parents, Me Catherine Bourgade, fut particulièrement poignant, déclarant que les parents "sont choqués" et ont "l'impression de perdre leur enfant deux fois".

Myriam Jaouen a reconnu avoir administré le liquide corrosif, un déboucheur de canalisation, à la petite Lisa, âgée de 11 mois. Bien qu'elle ait maintenu qu'elle n'avait pas eu l'intention de tuer, les circonstances de l'incident soulèvent de nombreuses interrogations. Elle a finalement admis, lors de son procès, qu'elle avait maintenu la tête de l'enfant tout en lui versant le produit dans la bouche, incapable de supporter ses pleurs.

Les jurés ont estimé que la qualification des actes comme de la torture était appropriée, mais beaucoup restent perplexes quant à la décision finale, qui semble avoir atténué la gravité des actes commis. Le juge a souligné le caractère incompréhensible de cette tragédie, posant la question : "Pourquoi ?".

Les débats ont aussi mis en lumière les lourdes charges de travail dans les crèches et les risques liés à un personnel souvent sous-qualifié. Myriam Jaouen, recrutée par le groupe People & Baby pour la micro-crèche Danton Rêve, était en situation précaire durant l'événement, n'ayant que peu d'expérience et des difficultés personnelles, y compris une surdité partielle. La crèche elle-même a depuis été au cœur de débats concernant les normes de sécurité et la nécessité d'une formation adéquate pour assurer le bien-être des enfants.

Les parents de Lisa, dévastés par cette perte, ont exprimé leur désespoir et leurs appréhensions concernant la sécurité des enfants dans les établissements similaires. Ce tragique incident a soulevé des questions critiques sur la gestion des crèches privées en France, et a mis en lumière l'urgence de revoir les pratiques de recrutement et de formation dans ce secteur souvent critiqué.

Ce drame n'est pas qu'une histoire individuelle ; il interpelle toute la société sur la manière dont nous traitons la petite enfance et la responsabilité que nous avons envers les plus vulnérables.