Le Premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou, a intensifié ses attaques contre Ronen Bar, le directeur du Shin Bet, l'agence de sécurité intérieure. Lors d'une déclaration faite le lundi 24 mars, Nétanyahou a accusé Bar de miner les "fondements de la démocratie". Cette déclaration survient dans le cadre d'un bras de fer qui s'est intensifié au cours des derniers jours.

Le weekend dernier, le gouvernement israélien avait annoncé son intention de limoger Bar, l'accusant d'avoir mené une enquête sur le ministre d'extrême droite Itamar Ben Gvir sans en informer le Premier ministre. La Cour suprême israélienne a temporairement suspendu cette décision afin d'examiner plusieurs recours, y compris un de l'opposition, prévue jusqu'au 8 avril.

Ces accusations de Nétanyahou viennent après des révélations de la chaîne de télévision Keshet 12, selon lesquelles le Shin Bet aurait été engagé dans une "procédure secrète" d'investigation sur l'infiltration d'éléments d'extrême droite au sein de la police nationale, ainsi que sur l'implication de Ben Gvir lui-même.

Les allégations portées par le cabinet de Nétanyahou affirment que les actions du Shin Bet "s'apparentent aux méthodes de régimes obscurantistes" et visent à renverser le gouvernement actuel. Cette situation a généré d'importantes manifestations à travers le pays, alors que des dizaines de milliers d'Israéliens descendent dans les rues pour dénoncer ce qu'ils perçoivent comme un glissement vers l'autoritarisme de la part du Premier ministre.

Certaines de ces manifestations ont pris de l'ampleur, alimentant le sentiment d'urgence au sein de la société israélienne face à ces crises politiques. Benyamin Nétanyahou est également engagé dans un conflit avec la procureure générale, Gali Baharav-Miara, après que le cabinet a voté une motion de défiance contre elle, marquant le début d'un processus potentiel de destitution.

En réponse à la situation, Itamar Ben Gvir a traité Ronen Bar de "criminel" et de "menteur", affirmant qu'il tentait de nier une supposée conspiration contre des élus dans un cadre démocratique. De son côté, Nétanyahou blâme Bar pour l'échec d'Israël à prévenir l'attaque du Hamas, survenue le 7 octobre 2023, ce qui a précisément déclenché le conflit en cours à Gaza.

Face à cette montée des tensions, Nétanyahou a défié les manifestants en déclarant : "Ronen Bar ne sera pas à la tête du Shin Bet, il n'y aura pas de guerre civile et Israël demeurera un État démocratique." Cependant, la situation reste volatile et des analystes craignent que cette crise ne conduise à une polarisation encore plus grande de la société israélienne.