Bernard Arnault au procès Squarcini : « Ruffin, il est là ? — Oui, derrière vous, bonjour Monsieur Arnault »
2024-11-28
Auteur: Jean
Le 28 novembre 2023, Bernard Arnault, le magnat de LVMH, se retrouvait dans le feu des projecteurs lors du procès de Bernard Squarcini, ancien patron du renseignement intérieur. Pour le patron de LVMH, être appelé comme témoin dans une affaire si médiatisée aurait pu sembler anodin, d’autant plus qu’il a récemment évité un procès majeur grâce à un accord judiciaire qui lui a coûté 10 millions d'euros. Pourtant, la situation était loin d'être simple.
En effet, Bernard Arnault se retrouvait accusé d'avoir des liens avec les manigances reprochées à Squarcini et à ses associés, dont des anciens policiers ayant effectué des missions douteuses. Des événements soupçonnés d'avoir servi les intérêts de LVMH, notamment une opération visant à intimider des activistes liés à François Ruffin, un journaliste et député engagé, qui tentait d'infiltrer l’assemblée générale des actionnaires de LVMH.
Lors de son témoignage, Arnault a clamé sa totale ignorance sur les pressions exercées par ses collaborateurs. "Je n'ai jamais été averti de ce chantage", a-t-il insisté, à peine ébranlé par les scepticismes d’un président d'audience, Benjamin Blanchet. Ce dernier a mis en évidence la responsabilité de Pierre Godet, l'ancien bras droit d'Arnault, disparu en 2018, témoignant ainsi des risques qu'il encourt pour clarifier son rôle.
La tension a atteint son apogée lorsque l’avocat de Ruffin, Me Sarfati, a interrogé Arnault sur ses relations avec la presse, révélant ainsi des accusations sur des pressions subies par des journalistes lors de la préparation d’un portrait sur lui. "C’est absurde ! Je préfère ne pas commenter ces élucubrations", s'est exclamé Arnault, tout en défendant la bonne image de son entreprise.
Cependant, en réponse à des questions plus incisives, le milliardaire a perdu son calme : "Ruffin cherche à se faire de la publicité et à vendre ses livres, car politiquement, il est au bord du désastre !" Son exaspération montrait que la situation lui échappait.
Arnault a également révélé qu’il trouvait "assez drôle" le documentaire intitulé "Merci Patron !", qui traite de ses méthodes de gestion. Pour un homme d’affaires réputé pour son contrôle sur l'image de sa marque, son attitude pendant le procès pourrait entraîner des retombées inattendues.
Alors que l’affaire continue de se développer, des questions plus larges émergent sur l’éthique dans les affaires et le pouvoir, notamment face aux nouvelles générations d'enquêteurs et de journalistes. La confrontation entre Arnault et Ruffin pourrait bien être le prélude à une série d'examens plus approfondis des pratiques corporatives à l'échelle mondiale. Les répercussions de ce procès n'en sont qu'à leurs débuts, et les mois à venir pourraient voir des révélations encore plus explosifs que celles déjà présentes.