Le 28 février 2024, un événement marquant pour les journalistes de Paris Match a eu lieu. Dans une ambiance lourde, la rédaction a été convoquée à une réunion extraordinaire, s'imaginant qu'elle allait recevoir des nouvelles préoccupantes. Jamais ils n'auraient pu imaginer qu'on leur annoncerait le rachat par le géant du luxe LVMH.

Pierre, un membre de la rédaction, se souvient encore du soulagement qui a suivi cette annonce. En changeant de propriétaire, ils se sont libérés de l’emprise de Vivendi, qui contrôlait le magazine depuis que Vincent Bolloré en était devenu l’actionnaire principal en 2020.

Paris Match, célèbre magazine de 75 ans, a non seulement changé de main, mais a également été transformé en une entité autonome au sein de LVMH. Bernard Arnault, dans un communiqué, a souligné que le magazine serait désormais considéré comme une marque à part entière du groupe, au même titre que d’autres noms prestigieux comme Berluti ou Dom Pérignon.

Le directeur financier du groupe, Jean-Jacques Guiony, a été nommé président de cette nouvelle maison.

L’équipe rédactionnelle, qui compte environ quatre-vingts journalistes, a déjà commencé à recevoir des nouvelles de renouvellement avec des recrutements en cours, et des plumes renommées sont attendues prochainement.

Sur les anciennes figures du magazine, trois journalistes conservent leurs postes. Jérôme Béglé, le directeur de la rédaction, a été promu directeur de publication, tandis que Stéphane Albouy maintient son rôle de directeur délégué. Pierre-Emmanuel Ferrand, également, garde son poste de directeur général des activités numériques et marketing.

Dans un tournant significatif, le dernier numéro sous l'ère Bolloré, avec Philippe de Villiers en couverture, symbolisait l'extrême tension au sein de la rédaction alors que le transfert de 120 millions d'euros de LVMH était en cours.

Ce numéro a suscité de vives réactions, car de nombreux journalistes se sont sentis honteux de la direction que prenait le magazine, surtout après des mois où les unes étaient spécialement consacrées à des sujets religieux, souvent jugés trop extrêmes ou peu journalistiques.

Avec l'arrivée d'Arnault à la tête de Paris Match, une nouvelle ère commence, marquée par de réelles inquiétudes sur l'orientation éditoriale, mais aussi par l'espoir d’un retour à l’excellence journalistique.

Les inquiétudes demeurent quant à la ligne directrice du magazine dans le cadre de LVMH, mais le vent du changement semble promettre des jours meilleurs pour ce bastion de la presse populaire. Qui sait, Paris Match pourrait redevenir le magazine incontournable qu'il était autrefois, à condition de bien naviguer dans la mer agitée de la propriété moderne.