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Bosnie : La justice internationale cible Milorad Dodik, le chef des Serbes

2025-03-27

Auteur: Léa

La justice bosnienne a récemment pris une décision majeure en émettant, le jeudi 27 mars, un mandat d'arrêt international contre Milorad Dodik, le leader politique des Serbes de Bosnie. Accusé d’avoir porté atteinte à l'ordre constitutionnel, Dodik se trouve actuellement en Israël, où il participe à une conférence sur l'antisémitisme, organisée par le gouvernement israélien.

La Cour d'État de Bosnie a expliqué qu'elle avait reçu, le 26 mars, une proposition du parquet pour lancer ce mandat d'arrêt. Interpol a désormais pour mission de diffuser ce mandat, permettant aux pays membres d’exécuter l’ordre selon leur législation nationale. Un mandat d’arrêt similaire a également été émis contre Nenad Stevandic, président du Parlement de la Republika Srpska (RS), qui a récemment séjourné en Serbie.

Il est important de noter que Dodik et Stevandic sont accusés d'avoir traversé les frontières du pays sans respecter les procédures légales, profitant de leur statut privilégié. Ce développement pourrait avoir des ramifications importantes, à la fois sur le plan national et international, compte tenu de la sensibilité des relations interethniques en Bosnie-Herzégovine.

Dodik a réagi à cette situation critique depuis Jérusalem, qualifiant le mandat d'arrêt d'abus du système judiciaire pour des fins politiques. Il a exprimé sa détermination à poursuivre ses activités diplomatiques et son volonté de ne pas se laisser isoler. En effet, il a mentionné qu’il avait des engagements importants pour la RS dans les jours à venir, sans toutefois préciser de quels événements il s'agissait.

Sa situation s'est aggravée depuis qu'il fait l’objet d’un mandat d'arrêt national pour ne pas avoir répondu à une convocation du parquet dans le cadre d'une enquête liée à des actions contre l’ordre constitutionnel. Cette enquête a été lancée après l'adoption, fin février, d'une législation par le Parlement de la RS qui interdisait aux autorités judiciaires et policières centrales d’opérer dans l'entité serbe, représentant environ 49 % du territoire bosnien.

En réaction à ces événements, des lois controversées ont été adoptées, en réponse à la condamnation de Dodik par la Cour d'État pour non-respect des décisions du haut représentant international, chargé de veiller au respect de l'accord de paix de Dayton qui a mis fin à la guerre intercommunautaire des années 1990. Sous cet accord, la Bosnie-Herzégovine est divisée en deux entités autonomes : la Republika Srpska et la Fédération de Bosnie-Herzégovine, unies par un État central plutôt faible.

Avec ces tensions croissantes et une communauté internationale observant de près l'évolution de la situation, il est évident que l'avenir politique de la Bosnie-Herzégovine est fortement incertain.