Nation

Bouches-du-Rhône : un choc de répression face à l'accroissement de la mortalité routière

2024-09-27

Auteur: Emma

La tragédie d'Andy

Il s’agissait d’Andy, un jeune infirmier de 28 ans vivant à Allauch et qui se rendait à son poste à la clinique Beauregard de Marseille. Sa vie a été tragiquement interrompue lorsque son deux-roues a été percuté par une voiture. Le conducteur, un multirécidiviste, conduisait sans permis et sous l’influence de substances illicites et d’alcool. En réaction à cette perte douloureuse, une marche blanche sera organisée à Allauch ce dimanche en hommage à Andy, à l'initiative de sa famille. Après avoir tenté de fuir, le conducteur responsable a été mis en examen pour homicide volontaire et placé en détention.

L'augmentation des décès sur les routes

Malheureusement, le cas d’Andy n’est pas un incident isolé. Le préfet de police des Bouches-du-Rhône a déclaré que le département est devenu le plus meurtrier de France en matière d’accidents de la route. Depuis janvier 2024, on dénombre 85 décès, soit 23 de plus qu’à la même période l’année précédente. À Marseille, les chiffres sont alarmants : 26 morts sur les routes depuis le début de l'année, alors qu'ils n'étaient que 11 à la même époque en 2023. Pierre-Edouard Colliex, auteur d'un rapport sur ces drames, affirme qu'il y a une explosion inquiétante des accidents dans la ville.

Un comportement routier préoccupant

Parmi les cas récents, un homme de 60 ans, Philippe, a été contrôlé en cyclomoteur à 182 km/h sur une voie où la vitesse est limitée à 110 km/h. Dans les Bouches-du-Rhône, un quart des décès sur la route en 2024 sont liés à la vitesse, tandis que 14 % sont dus à l'inattention au volant, notamment à cause de l'usage du téléphone. Un aspect inquiétant de cette situation marseillaise est que la conduite sous l'influence de drogues est désormais la troisième cause de mortalité routière, devant l’alcool.

Culture de l'impunité et réponse des autorités

Les autorités dénoncent une culture de l'impunité au volant. Le préfet de police de Marseille a exprimé son inquiétude face à la normalisation de ces comportements répréhensibles. Pour tenter d’éradiquer ce sentiment d'impunité, le procureur de la République de Marseille a annoncé un « choc de répression ». Il est impératif, selon lui, que la population prenne conscience des conséquences graves de conduite dangereuse et imprudente.

Mesures de répression renforcées

Pour renforcer la répression, police et gendarmerie vont intensifier les contrôles, avec un objectif de 150 vérifications chaque semaine et 20 000 dépistages d’alcool et de stupéfiants d’ici à la fin de l'année. À partir de 2024, le déploiement de sept radars supplémentaires est prévu, avec 15 autres à venir en 2025. En parallèle, un nouveau référent routier au sein du parquet de Marseille a été désigné pour superviser les enquêtes en la matière.

Sensibilisation des délinquants routiers

Enfin, le procureur a introduit une nouvelle mesure : les délinquants routiers les plus graves seront invités à participer à des stages dans une clinique accueillant des victimes d'accidents, afin de sensibiliser à la douleur et à la souffrance causées par ces comportements irresponsables. À ce jour, pas moins de 1544 accidents ont été enregistrés dans le département depuis le début de l'année, marquant une hausse de 6,4 % par rapport à 2023. Cette situation interpelle et suscite des interrogations sur la responsabilité collective face à ce fléau.