En réponse à l'annonce de la suppression de postes et à la remise en cause des conditions de travail, plus de 1000 agents du Conseil départemental de la Haute-Garonne se sont réunis le mardi 19 novembre 2024. Les syndicats expriment leur mécontentement face aux décisions de l'exécutif visant à réduire un déficit budgétaire alarmant et annoncent une grève prévue le 26 novembre.

La mobilisation des agents territoriaux s'est tenue devant le Conseil départemental de la Haute-Garonne, où plus de 10% des 7000 employés étaient présents lors d'une assemblée générale destinée à contester les mesures annoncées par le président de la collectivité, Sébastien Vincini. Ce dernier a proposé des coupes budgétaires significatives pour répondre à un déficit de 100 millions d'euros.

Un ras-le-bol face à la rigueur budgétaire

L’exécutif départemental a mis sur la table la suppression de 500 postes et des ajustements des conditions de travail dans un plan sévère de réduction des coûts.

Pour Raphaël Croset, secrétaire général de la CGT du CD31, il est inacceptable que les agents subissent les conséquences de choix politiques discutables : "Les contraintes budgétaires peuvent être acceptées, mais ce sont les décisions de l'exécutif qui sont mises en question. Le président ne peut pas se défausser sur le gouvernement et ses coupes de 60 millions d'euros. La Haute-Garonne a déjà un déficit de 100 millions d'euros qui n'est pas uniquement dû à l'État."

L'exécutif envisage également des économies de 21 millions d'euros sur la masse salariale, une décision que les syndicats jugent encore précipitée. Ils critiquent notamment des choix politiques antérieurs, comme le financement de 14 millions d'euros par an pendant 40 ans pour la LGV.

Une fatigue croissante parmi les agents

"Nous ne sommes pas responsables de la mauvaise situation actuelle, mais nous avons, avec mon exécutif, à faire face aux décisions difficiles qui s'imposent," déclare Sébastien Vincini. "J'ai rencontré hier plusieurs représentants du personnel pour leur expliquer la situation de manière claire. Je comprends que nous demandons un effort considérable à chaque individu, mais cela est crucial pour notre collectivité."

"Le président Vincini a déclaré avoir fait ces choix pour éviter que le département soit sous tutelle. Pour nous, ce n'est pas la solution adaptée pour la Haute-Garonne", répond Raphaël Croset, exprimant le désespoir croissant parmi les agents.

Grève annoncée le 26 novembre

Les organisations syndicales insistent pour que toutes les avenues d'économies soient considérées avant de procéder à des coupes dans les effectifs. Les décisions seront validées lors d'un comité social territorial programmé le 26 novembre. Les syndicats prévoient une grève ce jour-là, et les agents inquiets, qu’ils soient titulaires ou contractuels, réclament des réponses à leurs inquiétudes. "Ce matin, les élus ont pu constater la mobilisation. Ils ont vu les agents pleins d'anxiété concernant leur avenir. Le message est clair : le monde présent en a assez. Les positions adoptées sont incompréhensibles pour nous."

Cette mobilisation met en lumière le climat de tension croissant au sein des collectivités locales, où des choix difficiles doivent être faits face à des restrictions budgétaires imposées. Une question se pose maintenant : quelles seront les conséquences réelles de ces décisions sur la qualité des services publics et l'avenir des employés?