Nation

Budget 2025 : Pourquoi les retraités sont-ils encore une fois sous le feu des projecteurs ?

2024-10-08

Auteur: Louis

En pleine tourmente économique, le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, a déclaré il y a deux semaines que le budget 2025 sera "sans doute le plus compliqué à élaborer depuis plusieurs décennies". Le Premier ministre, Michel Barnier, est dans une position inédite sous la Ve République : il doit composer un budget en seulement quinze jours, face à un déficit record de 6,1 % du PIB pour 2024, accompagné d'une dette colossal de 3 200 milliards d'euros.

Avec cette "situation extrêmement grave", le gouvernement vise à réaliser 60 milliards d'économies, réparties entre 40 milliards de réductions des dépenses publiques et 20 milliards par des hausses d'impôts ciblées. Cette stratégie austéritaire rappelle les mesures draconiennes imposées à la Grèce en 2015, suscitant des inquiétudes parmi la population française, en particulier chez les retraités, déjà fragilisés par la montée des prix.

La revalorisation des pensions : une décision controversée

Un des choix les plus controversés a été le report de la revalorisation des pensions, prévue initialement pour le 1er janvier, au 1er juillet 2025. Ce décalage pourrait rapporter entre 3 à 4 milliards d'euros aux caisses de l'État. De plus, la revalorisation elle-même sera probablement moins favorable que prévu, étant donné que le taux d'inflation en juillet pourrait ne pas dépasser 1,5 %.

Michel Barnier a confirmé ce report lors de son apparition dans l’émission "L’Événement" sur France 2, précisant qu’il vise à réduire les dépenses publiques de 4 milliards d'euros. Toutefois, il a également adoucit son propos, reconnaissant les inquiétudes que suscite cette mesure, notamment chez les retraités qui dépendent de pensions modestes.

Les syndicats et diverses organisations de retraités ont rapidement réagi, dénonçant cette décision qui, selon eux, ne parviendra pas à maintenir le pouvoir d'achat face à la hausse constante des coûts de la vie, notamment dans les domaines de l’énergie et de l’alimentation. Huit organisations, dont la CGT et la FO, se sont indignées, soulignant qu'un manque de revalorisation pendant 18 mois allait accentuer la précarité de nombreux retraités.

Une opposition fervente

L'opposition politique, en particulier le Rassemblement National, s'est levée contre cette mesure, Marine Le Pen qualifiant ce report d’un "vol" du pouvoir d'achat des aînés. D'autres figures politiques, comme Olivier Faure du Parti Socialiste, ont également critiqué la manière dont le gouvernement semble faire porter le fardeau de l'effort budgétaire sur les classes moyennes et moins favorisées.

Une étude Ifop a révélé que 77 % des Français sont pessimistes face à la notion que les travailleurs actifs pourraient être épargnés par des hausses d’impôts. La méfiance des citoyens envers les mesures gouvernementales est plus que palpable, et l'idée que les retraités doivent une fois de plus faire des sacrifices est accueillie avec hostilité.

Un passé trouble

Ce nouvel épisode de pression sur les retraités rappelle le mécontentement suscité par l'augmentation de la Contribution Sociale Généralisée (CSG) lors du mandat d'Emmanuel Macron. Les retraités avaient à l'époque également manifesté leur mécontentement, provoquant des ajustements de la part du gouvernement suite aux critiques acerbes de la société. Alors que le président avait promis une indexation des retraites sur l'inflation, beaucoup se sentent désormais trahis.

En somme, le débat autour du budget 2025 met en lumière les tensions sous-jacentes entre l'impératif économique et le bien-être des retraités, qui se retrouvent, une fois de plus, au cœur d’une tourmente politique.

Reste à voir si le gouvernement entendra les revendications des citoyens ou s'il persistera dans ses choix budgétaires impopulaires. La bataille pour le pouvoir d'achat des retraités continue !