Le Figaro Bordeaux

Dimanche dernier, un groupe d'une quinzaine d'individus cagoulés a terrorisé les terrasses de bars et de restaurants dans le quartier populaire de Saint-Michel à Bordeaux, une zone déjà touchée par le trafic de drogue depuis des décennies. Cet incident exceptionnel mais pas inédit rappelle les tensions que connaît la ville, ayant déjà été le théâtre de telles expéditions punitives, comme en 2019. Face à cet événement troublant, la question de la sécurité est revenue sur le devant de la scène politique locale, l'ancien maire de Bordeaux lançant des critiques acerbes à l'encontre de son successeur, Pierre Hurmic.

Nicolas Florian, élu d'opposition représentant Les Républicains et ancien maire de 2019 à 2020, a qualifié l'incident de "surréaliste" et a profité des discussions au conseil municipal pour interpeller Pierre Hurmic sur sa gestion de la sécurité, demandant s'il envisageait d'armer la police municipale. Depuis plusieurs mois, Florian s'est engagé à faire de cette question un sujet brûlant, suggérant même qu'un référendum local devrait être organisé pour consulter les Bordelais sur cette problématique.

Une insécurité de plus en plus présente

Confronté à ces accusations, Pierre Hurmic a affirmé qu'il n'y avait pas de lien direct entre les événements de Saint-Michel et l'armement de la police municipale. Il a tenu à rappeler que le maintien de l'ordre relevait des compétences de l'État et non de la municipalité. "La lutte contre la délinquance, notamment le trafic de drogues, n'est pas du ressort de la police municipale", a déclaré le maire écologiste.

Cependant, la majorité écologiste ne ferme pas la porte à la possibilité d'armer les policiers, bien que Hurmic ait souligné lors d'une conférence de presse qu'il ne prendrait pas de décisions précipitées sous la pression des événements. Marc Etcheverry, adjoint au maire en charge de la sécurité, critique la vision de l'opposition qu'il juge restrictive et déconnectée des évolutions nécessaires pour les polices municipales en France. Il travaille actuellement sur un "plan de transformation globale de la police municipale" pour assurer une meilleure répartition des compétences avec l'État.

Après l'incident de dimanche, qui n'a pas fait de blessés, les membres du groupe macroniste ont également critiqué la gestion de la sécurité par l'administration actuelle, affirmant que les Bordelais sont fatigués de faire face à une insécurité croissante. Le groupe Renouveau Bordeaux a même souligné que malgré la recrudescence des actes violents, le maire, président du Forum français pour la sécurité urbaine depuis 2022, parle beaucoup mais ne semble pas agir avec efficacité.

Un maire aux stratégies contestées

Cette vague de critiques survient quelques mois après que Pierre Hurmic a déclaré faire de la sécurité une priorité de son mandat. Sous son administration, il a promu la vidéosurveillance, renforcé les effectifs de police municipale et travaillé à l'instauration de nouveaux contrats de sécurité avec l'État, qui incluent le déploiement de policiers nationaux. Mais face à la montée des tensions à Bordeaux, beaucoup s'interrogent sur l'efficacité de ces mesures. Le climat est tendu, et la population attend des résultats concrets. Quel sera l'avenir de la sécurité à Bordeaux ? Les Bordelais doivent-ils craindre le retour de l’insécurité ? Restez connectés pour ne rien manquer des prochaines annonces!