Cancer de la prostate : un test urinaire pourrait bientôt remplacer les biopsies !
2024-11-28
Auteur: Michel
Chaque année, près de 60 000 hommes sont diagnostiqués avec un cancer de la prostate en France, et celui-ci est responsable d'environ 8 000 décès. Contrairement à d'autres cancers tels que ceux du sein ou du côlon, il n'existe actuellement aucun programme de dépistage organisé pour le cancer de la prostate. Actuellement, le diagnostic repose sur des méthodes invasives comme le toucher rectal, le dosage du PSA (antigène prostatique spécifique), l'imagerie par résonance magnétique (IRM) et, si nécessaire, une biopsie de la prostate, qui peut être une procédure stressante et douloureuse, comportant des risques de complications.
Cependant, un nouvel essai clinique, dénommé "HOPE" et dirigé par l'Institut Curie à Paris, pourrait changer la donne en simplifiant le processus diagnostique du cancer de la prostate. Selon Antonin Morillon, directeur de recherche au CNRS et à l’Institut Curie : "L’objectif est de créer une méthode simple et économique permettant de détecter rapidement cette maladie et d'orienter les patients vers un traitement approprié le plus tôt possible".
Une innovation révolutionnaire : détecter le cancer dans un échantillon urinaire
Morillon et son équipe, en collaboration avec le Pr Yves Allory, spécialisé en anatomopathologie, ont développé un test capable de mettre en évidence de nouveaux biomarqueurs du cancer de la prostate dans les urines. Cet essai, qui a débuté en 2021, vise à prouver qu'un diagnostic rapide et non invasif est possible. Ils testent directement dans l'urine la présence de marqueurs associés à la maladie. "Nous avons déjà réussi à recueillir l'ensemble des échantillons et à compiler les informations cliniques des participants", révèle le chercheur. L'analyse des données est en cours, et ils espèrent bientôt proposer un outil de diagnostic précoce.
Un tournant dans la recherche sur le cancer
Les biomarqueurs recherchés par l'équipe de Morillon dans les échantillons urinaires sont identifiés grâce à un séquençage moléculaire de nouvelle génération, associé à des algorithmes d'intelligence artificielle. Ces techniques permettent de détecter des séquences d'ADN non codantes, qui représentent 98 % de nos chromosomes et qui, jusqu'à présent, étaient mal compris. "Chaque type de cellule, y compris les cellules tumorales, a une identité moléculaire unique. Cette facette cachée du génome pourrait multiplier les possibilités d'identifier des signatures spécifiques à certaines tumeurs".
À l'avenir, si l’efficacité du test est validée, une nouvelle étude pourrait être mise en place pour prédire le pronostic du cancer, qu'il soit à haut, intermédiaire ou bas risque. Grâce à des tests urinaires réguliers, il serait possible d'effectuer une surveillance active, évitant ainsi des procédures invasives inutiles. Ce développement offre l'espoir de réduire le nombre de biopsies et d'améliorer la qualité de vie des patients. Restez connectés : une révolution dans le diagnostic du cancer pourrait bien être à nos portes!