Santé

Cancer du sein : Une avancée spectaculaire grâce aux traceurs radioactifs !

2024-10-02

C'est une révolution dans le monde de la médecine : l'utilisation des traceurs d'imagerie pour détecter et traiter le cancer du sein connaît un essor incroyable. Ces techniques modernes, qui peuvent effrayer à cause de l'association avec le mot "nucléaire", visent à mieux comprendre et agir sur cette maladie qui frappe plus de 61 000 femmes chaque année en France.

Les radiotraceurs, des molécules légèrement radioactives, sont injectés directement dans le sang des patientes. Une partie de ces molécules émet des radiations qui permettent de réaliser des images précises, tandis qu'une autre se fixe sur des récepteurs spécifiques des tumeurs. Cette méthode novatrice, relayée par le Dr Romain-David Seban de l'Institut Curie, offre des promesses considérables pour améliorer le traitement des cancers du sein, notamment lors de la campagne annuelle "Octobre rose".

Chaque année, le cancer du sein reste le plus fréquent et le plus meurtrier chez les femmes, avec environ 12 000 décès. En fonction de divers critères – le stade de la maladie, la localisation des cellules cancéreuses ou encore la présence de récepteurs hormonaux – les approches thérapeutiques diffèrent. L'imagerie médicale, grâce à la médecine nucléaire, fournit des informations cruciales qui permettent d'affiner le diagnostic et de prédire les réactions aux traitements.

Cette technique d'imagerie non invasive est particulièrement appréciée car elle ne nécessite pas de biopsie, contrairement aux méthodes traditionnelles. Les progrès dans ce domaine permettent aujourd'hui de réduire significativement le temps d'attente pour obtenir des résultats, réduisant ainsi la fatigue et le stress pour les patientes.

Prenons l'exemple d'une patiente atteinte d'un cancer du sein triple négatif. Grâce à cette imagerie avancée, il a été confirmé qu'elle ne présentait pas de métastases, ce qui a permis de planifier un traitement combiné de chirurgie, de chimiothérapie et de radiothérapie.

Les médecins nucléo-thérapeutes utilisent principalement le TEP-scanner pour cibler les cellules cancéreuses, connues pour leur forte consommation de glucose. Cependant, des recherches continuent pour surmonter les inconvénients tels que les faux positifs ou les métastases non détectées.

Parmi les nouvelles pistes explorées, l'Institut Curie développe un traceur se fixant sur les fibroblastes, des cellules du micro-environnement tumoral. Ce ciblage est particulièrement prometteur pour les cancers les plus agressifs, comme le cancer triple négatif où un nouveau radiotraceur, le "FAPI", pourrait permettre de mieux cibler les métastases et d'évaluer l'efficacité des traitements.

De plus, la recherche se concentre sur le développement de traceurs capables de détecter des récepteurs hormonaux, conditionnant l'efficacité de l'hormonothérapie. L'objectif est de déterminer quelles patientes pourraient bénéficier de traitements moins agressifs.

"L'imagerie moderne transforme complètement la prise en charge des cancers. Elle ne se limite plus à diagnostiquer, mais elle traite et prédit," a souligné le Dr Steven Le Gouill de l'hôpital Curie. L'intégration de l'intelligence artificielle dans ces méthodes devrait encore renforcer leur efficacité, offrant des réponses plus rapides et précises aux professionnels de santé.

À l'avenir, des traitements conçus pour d'autres formes de cancer pourraient également être adaptés au cancer du sein, ouvrant ainsi une nouvelle ère d'espoir pour les patientes.