Ces "hipsters de l’eugénisme" qui veulent changer l’avenir de l’humanité
2024-11-10
Auteur: Philippe
Dans un monde où la natalité est en chute libre, un couple américain, Simone et Malcolm Collins, se présente comme de fervents défenseurs du pronatalisme. Assis dans leur salon prônant l’ultra-fécondité, ils mettent en avant un projet audacieux pour l’humanité, déclarant que si chacun de leurs descendants avait au moins 8 enfants sur 11 générations, leur lignée pourrait surpasser la population actuelle de la Terre. Cela soulève la question : jusqu’où serions-nous prêts à aller pour changer l'avenir de l'humanité ?
À la croisée des chemins entre eugénisme et avancées technologiques, les Collins représentent une tendance croissante au sein des élites de la tech et de l'investissement, où la reproduction est vue comme un acte révolutionnaire. Pour eux, la baisse de la natalité, observée principalement dans les pays développés comme les États-Unis et la plupart des pays européens, constitue une menace existentielle. Loin d'être seulement une préoccupation démographique, ce phénomène est perçu par certains comme un risque de dilution de leur culture et de leur économie.
Leur engagement est profondément enraciné dans des croyances controversées : par exemple, la société Genomic Prediction, investie par des personnalités comme Sam Altman d'OpenAI, offre des tests génétiques permettant aux parents de sélectionner les “meilleurs” embryons, alimentant ainsi la peur d'une hiérarchie raciale et sociale exacerbée. La montée inquiétante du pronatalisme parmi les milieux technocratiques soulève des échos sombres du passé, où des idéologies similaires ont justifié des atrocités au nom de la pureté raciale.
Les Collins imaginent un avenir où leur vision pronataliste pourrait non seulement garantir la survie de leur descendance, mais aussi imposer un nouveau paradigme. Avec leur projet de créer une classe dominante en s’appuyant sur la sélection génétique, ils s'alignent avec d'autres figures influentes, comme Elon Musk, qui affirme également que l’humanité doit se multiplier pour éviter un déclin démographique. Ce dernier, célèbre pour ses opinions décalées sur la natalité, ne cache pas son aspiration à assurer sa propre légitimité génétique à travers la reproduction.
En se lançant dans cette quête pour des "enfants parfaits", ils s'engagent dans un parcours qui pourrait bien redéfinir les normes de la vie familiale et sociétale. Leur message ? Rendre le pronatalisme séduisant, voire chic, tout en aspirant à créer une culture qui valorise la reproduction dans un monde qui, selon eux, peine à faire face à des défis démographiques sans précédent.
Mais alors que leur projet prend de l’ampleur, les critiques se multiplient. Certains soulignent que la recherche d'une enfance idéale pourrait mener à l'exclusion de groupes déjà marginalisés, à l'augmentation des inégalités et à la fracture sociale. Les préoccupations éthiques s’amplifient : jusqu’où peut-on jouer avec le patrimoine génétique humain au risque d’aboutir à une société dystopique?
Alors que les droits reproductifs sont souvent mis à mal, la pression économique pousse certaines nations à modifier leurs politiques démographiques. L’avenir semble incertain, mais une chose est sûre : la discussion sur la natalité et l'impact de l'eugénisme sur l'humanité est loin d'être close.
Les Collins, qu'ils se veuillent hipsters de l'eugénisme ou non, s'approchent d'une frontière éthique précaire, et leur quête de la multiplication des générations nous interroge : jusqu'où sommes-nous prêts à aller pour assurer notre futur?