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"C’est une torture psychologique": un an après les massacres du Hamas en Israël, une Niçoise reste sans nouvelles de son gendre

2024-10-07

Auteur: Emma

C’est en Israël, près de Tel-Aviv, que Jocelyne, une Niçoise de 77 ans, affronte le terrible anniversaire des événements tragiques qui ont frappé sa famille depuis le 7 octobre 2023. Ce jour-là, le Hamas a attaqué le kibboutz où résidaient sa fille Bat Sheva, son mari Ohad Yahalomi, et leurs trois enfants, situés à proximité de la bande de Gaza. Lors de cette attaque, Eitan, alors âgé de 12 ans, a été kidnappé avec son père.

Le 27 novembre, Jocelyne a éprouvé un immense soulagement lorsque son petit-fils Eitan a été libéré. Cependant, Ohad, son gendre, est toujours retenu en otage par le Hamas, laissant la famille dans le flou concernant son état de santé et son sort. Cette incertitude devient un fardeau quotidien, un véritable cauchemar pour cette Franco-Israélienne vivant à Nice, où Eitan et sa famille avaient trouvé refuge.

Sur l’état de son gendre, elle déclare : "Nous n’avons absolument aucune nouvelle. Ce n’est pas une simple guerre psychologique, c’est une torture psychologique! Nous ne savons pas s’il est vivant ou non, s’il souffre, s’il est à Gaza ou ailleurs. Lorsque quelqu’un est mort, on finit par l’accepter, mais là, aucune nouvelle…"

La dernière fois qu’elle a eu des nouvelles d’Ohad remonte au 19 janvier, lorsque le Hamas a diffusé une vidéo dans laquelle il apparaissait blessé, sollicitant sa libération. Le soir même, ils ont annoncé qu’il était décédé, mais le lendemain, le Mossad a démenti cette information, laissant un flou persistant.

Eitan, de retour de Gaza, croyait initialement que toute sa famille avait été tuée. Même heureux de retrouver ses grands-parents, il est marqué par l’épreuve. "Pour l’anniversaire d’Ohad, une fête a été organisée, mais Eitan n’y est pas allé. Il sait ce qu’il a vécu à Gaza et la douleur qu’il endure. Je n’arrive pas à comprendre comment un enfant peut faire face à tout cela," raconte Jocelyne, la voix chargée d’émotion.

Quant à la situation actuelle, Eitan, qui vient d’avoir 13 ans, et ses deux petites sœurs de 11 et 2 ans trouvent leur nouvel équilibre difficile. Ils louent un appartement dans un autre kibboutz, un changement nécessaire pour leur bien-être.

Bat Sheva, la mère d’Eitan, a parcouru le monde, de l'Angleterre à l'Allemagne, en passant par le Qatar, pour tenter de convaincre quiconque de libérer son mari. Jocelyne, pour sa part, est venue s'occuper des enfants, mais cette tâche se révèle être un véritable défi, compte tenu de son âge avancé.

La tension reste palpable. "Il y a seulement deux jours, nous avons entendu encore cinq alertes provenant des sirènes," informe-t-elle, décrivant les temps qu'ils vivent. "Ici, il n'y a pas de bunker, juste des escaliers à monter et descendre. C'est épuisant et terrifiant."

À l’heure où les hostilités continuent, Jocelyne se demandait si elle soutenait toujours l’offensive israélienne. "Depuis 2005, il y a un État palestinien à Gaza et un autre en Cisjordanie. Cependant, au lieu de paix, les attaques sur Israël ne cessent jamais. Nous observons une propagation inquiétante des islamistes."

Pour ce qui est de l'espoir de libération des otages, elle affirmait compter sur Tsahal, d’autant plus que les négociations semblent stagner. "Je crains que l’on ait oublié les Français, comme Ohad et Ofer Kalderon. La France avait fait des efforts pour Eitan, et je les remercie pour cela. Mais l’inquiétude demeure… Comment pourrions-nous vivre sans nouvelles fixées dans le temps?