Le plan blanc, un dispositif crucial permettant de déprogrammer certaines opérations et de rappeler des professionnels de la santé en congé, a été activé à La Réunion face à la progression alarmante de l'épidémie de chikungunya. Le Centre Hospitalier Universitaire (CHU) de l'île, qui gère deux établissements à Saint-Denis et Saint-Pierre, a annoncé cette décision le vendredi 4 avril.

« Nous sommes saturés », a déclaré le Dr Olivier Gacia, chef des urgences de Saint-Pierre, à l'Agence France-Presse (AFP). En effet, le chikungunya a déjà touché plus de 20 000 personnes depuis le début de l'année. Tragiquement, deux décès ont été signalés le 21 mars, et Santé publique France (SPF) a mentionné que plusieurs autres cas sont « en cours d'investigation » pour établir leur lien avec le virus.

Entre le 17 et le 23 mars, près de 6 000 nouveaux cas ont été enregistrés, accompagnés de 129 hospitalisations de plus de vingt-quatre heures durant la même période. Les experts s'attendent à un pic de l'épidémie vers la mi-avril.

Face à cette situation, la demande en produits répulsifs a explosé dans les pharmacies. Claude Marodon, président de la délégation de l'ordre des pharmaciens Réunion-Mayotte, a déclaré : « Nous faisons le maximum pour reconstituer les stocks. L'épidémie actuelle, couplée à la période cyclonique, complique l'approvisionnement ».

Le chikungunya est particulièrement virulent chez les nourrissons de moins de 2 mois et les personnes âgées de plus de 65 ans. Actuellement, il n'existe pas de traitement antiviral spécifique, mais un vaccin prometteur, Ixchiq, a reçu une autorisation de mise sur le marché au niveau européen en juin 2024.

La Haute Autorité de santé a recommandé que les premières 40 000 doses de ce vaccin, qui viennent d'arriver, soient prioritaires pour les personnes de 65 ans et plus et celles atteintes de comorbidités. La campagne de vaccination débutera le lundi 7 avril, comme annoncé par l'agence régionale de santé.

Le ministre des Outre-mer, Manuel Valls, prévoit une rencontre avec les professionnels de santé sur l'île ce week-end. « Les semaines les plus délicates se profilent », a-t-il averti, soulignant l'urgence de la situation.

Alors que La Réunion est confrontée à cette crise sanitaire, les autorités appellent la population à rester vigilante et à prendre des mesures préventives pour éviter la propagation du virus.