Face à l’épidémie de Chikungunya qui "touche l'ensemble de l'île", comme l'indique l'Agence Régionale de Santé (ARS), le groupe pharmaceutique Valneva annonce une livraison de 40.000 doses de son vaccin à partir du début avril. Cette initiative, soutenue par l’ARS, vise à endiguer la propagation du virus.

La distribution de ces doses du vaccin Ixchiq est prise en charge par les autorités sanitaires, suite à la recommandation de la Haute Autorité de Santé au début mars, visant à vacciner en priorité les seniors de plus de 65 ans, les adultes présentant des comorbidités (telles que l'hypertension, le diabète, les maladies cardiovasculaires...) ainsi que les agents de lutte anti-moustiques.

Dans le cadre de cette annonce, l'action de Valneva a enregistré une augmentation de plus de 6% à la Bourse de Paris, dans un marché globalement stable. Initialement, le coût du vaccin, estimé à environ 250 euros, était à la charge du patient, car Valneva n'avait pas fait de demande de remboursement par l'Assurance Maladie. Cependant, un financement exceptionnel sera débloqué rapidement pour permettre la vaccination gratuite des personnes ciblées, comme l'a expliqué le ministère de la Santé.

Un contexte tragique : deux décès de personnes âgées, confirmés comme étant les premières victimes du Chikungunya à La Réunion, ont été signalés depuis le début de l'épidémie en août 2024. Plus de 8.500 cas autochtones ont été enregistrés, parmi lesquels près de 3.000 cas détectés entre le 3 et le 9 mars.

Bien que l'impact de cette épidémie soit actuellement moins sévère que celui de 2005-2006, qui avait affecté 260.000 personnes et causé 225 décès, les projections laissent craindre un pic d'infections à la fin avril, selon le Dr Patrick Mavingui, infectiologue et chercheur au CNRS à La Réunion. Il souligne que, bien que le vaccin préfère arriver tard, c'est déjà une avancée pour minimiser les formes graves et hospitalisations. En effet, le délai pour que le vaccin génère des anticorps neutralisants peut aller de 7 à 15 jours, ce qui retarde son efficacité face à une épidémie en pleine expansion.

L'Ixchiq, premier vaccin autorisé contre le Chikungunya, est actuellement approuvé aux États-Unis, en Europe, au Canada et au Royaume-Uni pour l'usage chez les adultes. Il sera crucial pour réduire le fardeau sanitaire que représente cette maladie, transmise par le moustique tigre. Restez à l'affût des mises à jour sur cette crisis sanitaire qui impacte de plus en plus la population locale!