
Columbia University à New York : Des réformes radicales pour apaiser la pression de l'administration Trump
2025-03-22
Auteur: Léa
En proie à des sanctions sévères de la part de la Maison Blanche, l'université Columbia à New York a décidé de réagir rapidement face à la situation. Accusée par Donald Trump d'avoir toléré des manifestations anti-israéliennes sur son campus, l'institution a annoncé le vendredi 21 mars qu'elle allait introduire des réformes ambitieuses pour tenter de renverser la vapeur.
Dans une lettre adressée à l'administration Trump, Columbia affirme qu'elle est prête à engager des discussions pour retrouver les 400 millions de dollars de subventions fédérales qui lui ont été retirées. Ces fonds avaient été alloués dans le cadre de programmes fédéraux, mais la Maison Blanche a exigé des réformes substantielles liées à la sécurité des étudiants, notamment ceux identifiés comme juifs, lors des manifestations considérées comme antisémites.
Bien que l'université n'ait pas explicitement mentionné la question financière dans sa correspondance, elle a affirmé vouloir revoir sa gestion des mouvements de protestation sur le campus. Pour ce faire, elle s'engage à formuler une définition claire de l'antisémitisme, dans le but de mieux protéger ses étudiants.
De plus, Columbia, devenue un lieu central des manifestations pour la cause palestinienne, a annoncé la création d’un nouveau service de sécurité, comprenant la formation de 36 agents spéciaux qui seront habilités à intervenir sur le campus, en expulsant ou en arrêtant les individus lorsque cela est jugé nécessaire. Le port de masques sera également restreint pour des raisons de sécurité, sauf quelques exceptions sanitaires.
L'une des réformes les plus controversées concerne la supervision des départements d’études en lien avec le Moyen-Orient, l'Asie du Sud et l'Afrique. Un nouveau vice-recteur sera nommé pour superviser ces départements, une mesure qui a soulevé des inquiétudes quant à l'indépendance académique. Ce vice-recteur devra évaluer le portefeuille des programmes en commençant par le Moyen-Orient, en particulier le Centre d’études palestiniennes et l’Institut d’études israéliennes et juives.
Katrina Armstrong, présidente par intérim de Columbia, a justifié ces réformes en déclarant qu’elles visent à garantir que « chaque étudiant, professeur et membre du personnel se sente bienvenu et en sécurité sur notre campus ». Elle a également souligné que la liberté académique, la liberté d'expression, et le respect de tous doivent rester au cœur des décisions de l'institution.
Malgré cette réaction de l'université, le gouvernement américain n'a pas encore commenté officiellement sur la lettre et il reste incertain si ces mesures seront suffisantes pour lever les sanctions. Il s'agit là d'un tournant significatif dans le bras de fer entre Columbia et l'administration Trump, qui observe attentivement les réactions des autres grandes universités américaines telles que Harvard et Stanford, également menacées de coupes et de sanctions similaires.
La pression a également été amplifiée après l'arrestation d'un étudiant de Columbia, Mahmoud Khalil, par les autorités fédérales de l'immigration. Considéré comme une figure emblématique des manifestations propalestiniennes, son cas a suscité une vive indignation au sein de la communauté universitaire et parmi les défenseurs des droits humains.
Les réformes de Columbia pourraient donc ne pas seulement modifier la dynamique sur le campus, mais aussi définir la direction future des discussions sur le rôle des universités dans les débats sociopolitiques aux États-Unis.