Conflit Décisif pour la Bande 6 GHz : Wi-Fi 7 vs 6G – Qui Décrochera le Jackpot ?
2024-11-22
Auteur: Marie
Une véritable guerre des ondes est sur le point d'éclater, avec la bande 6 GHz en toile de fond des tensions entre les géants du Wi-Fi et les opérateurs mobiles. Chacun d’eux revendique cet espace stratégique pour déployer des innovations qui pourraient révolutionner les télécommunications, incluant la 6G, le Wi-Fi 7, et même le métavers.
Dans cette lutte acharnée, la bande haute de 6 GHz (fréquences 6 425 à 7 125 MHz) émerge comme un champ de bataille crucial qui pourrait redéfinir le paysage numérique de demain. Son importance ne saurait être sous-estimée : elle pourrait non seulement améliorer considérablement l'Internet domestique grâce au Wi-Fi 7, mais aussi permettre l’émergence d’une 6G plus rapide et plus efficace. Cependant, la réalité est que l’Agence nationale des fréquences (ANFR) avertit qu'il sera impossible de satisfaire pleinement les deux parties.
Les partisans du Wi-Fi 7 avancent des arguments convaincants. Cette bande pourrait compléter la portion de 5 925 à 6 425 MHz, déjà harmonisée en Europe depuis 2021. D'autre part, des pays comme les États-Unis et plusieurs nations asiatiques ont déjà franchi le pas, adaptant de nombreux équipements à ces fréquences.
Avec l'arrivée prévue du Wi-Fi 7, cette technologie offre la promesse d'une bande passante accrue, capable d’utiliser des canaux de 320 MHz de large, apportant des débits sans précédent et ouvrant la voie à des utilisations de plus en plus gourmandes, comme la réalité augmentée ou le métavers.
L’enjeu est d'autant plus crucial face à l’objectif européen du « gigabit pour tous », qui semble aujourd'hui être utopique. Sans cette extension de spectre, le Wi-Fi risque de devenir un goulet d'étranglement, limitant l'efficacité des connexions, malgré la fibre optique déjà en place.
Pour les opérateurs mobiles, l’urgence est palpable. Selon un rapport récent d’Ericsson, le trafic mobile pourrait plus que doubler en Europe occidentale d'ici 2029. Dans ce contexte, la bande 6 GHz apparaît comme la seule option viable pour le déploiement de la future 6G, reposant sur un compromis idéal entre couverture et débit. Il est à noter que les alternatives actuelles ne sont pas satisfaisantes : l'augmentation des antennes, peu populaires auprès des consommateurs, ou l'utilisation de bandes millimétriques, aux capacités très limitées, sont des solutions peu attrayantes.
Un fait historique incontournable joue en faveur des opérateurs : chaque nouvelle génération de réseau mobile – 3G, 4G, 5G – a toujours été accompagnée de l'attribution de nouvelles fréquences. La 6G ne devrait pas faire exception à cette règle. Cependant, les études techniques indiquent qu'un partage de la bande 6 GHz entre les deux camps pourrait nécessiter une réduction drastique de la puissance des stations de base mobiles, affectant leur efficacité, notamment en intérieur.
Face à cette situation, plusieurs solutions émergent. Par exemple, l’amélioration de la détection des signaux mobiles par les équipements Wi-Fi pourrait offrir une issue, bien que cela soulève des questions quant aux coûts et à la compatibilité à long terme des technologies.
Dans l’œil du cyclone, il serait imprudent d'attribuer plus de fréquences à la 6G sans une réflexion approfondie. Le marché des télécommunications est désormais global, et les équipements Wi-Fi conformes aux normes internationales sont de plus en plus répandus. Les implications de ce conflit dépassent les simples considérations techniques : c’est l’avenir d’une connectivité performante qui est en jeu.
Ainsi, alors que la bataille fait rage pour le contrôle de la bande 6 GHz, nombreux sont ceux qui se demandent qui sera le véritable gagnant. Les utilisateurs, quant à eux, espèrent que cette confrontation fera avancer l'innovation dans leurs vies quotidiennes.