Monde

COP29 : Bakou sous tension, la clôture des négociations secouée par la colère des nations vulnérables

2024-11-23

Auteur: Chloé

La COP29 à Bakou a pris une tournure dramatique samedi 23 novembre, alors que les pays les plus vulnérables face au changement climatique ont refusé de poursuivre les négociations avec la présidence azerbaïdjanaise. Leur départ a été motivé par un projet d’accord qui sous-estime gravement leurs besoins financiers d'urgence.

Après un retard retentissant de plus de vingt-quatre heures, la séance de clôture a débuté avec l'appel pressant du président de la conférence, Mukhtar Babayev, aux nations pour qu'elles mettent de côté leurs divergences. Ce climat de tension, teinté d'électricité émotionnelle, souligne l'urgence d'une solidarité internationale face à la catastrophe climatique imminente.

Le projet d’accord envisageait une contribution des pays développés de "au moins 300 milliards de dollars" par an d’ici à 2035 pour soutenir les nations les plus touchées par le changement climatique. Cependant, les demandes des pays vulnérables, qui espéraient un montant bien plus élevé, restent lettre morte. Lors d'une discussion interne, des représentants de pays en développement ont exprimé leur frustration face à des promesses considérées comme pitoyables, exigeant au moins le double du montant proposé.

Ainsi, la fin de la journée a été marquée par le départ retentissant des délégués de plusieurs nations insulaires, comme l’a mentionné Cedric Schuster, représentant de l'Alliance des petits États insulaires (Aosis), indiquant que leur voix n'avait pas été prise en compte par les grands pollueurs. Une note d'espoir a toutefois été lancée par John Podesta, l’émissaire américain, évoquant qu’il pourrait s'agir de "la tempête avant le calme".

Les discussions ont repris en soirée, avec une nouvelle invitation pour les pays en développement à se réunir dans un cadre plus informel au stade de Bakou. Schuster a assuré que ces pays restent engagés dans le processus, témoignant d'un désir d'avancer malgré les tensions. Malgré cela, la question du financement reste le principal point de friction. Les pays européens tentent désespérément de pousser pour des contributions financières plus substantielles, mais se heurtent à la résistance de nations comme l'Arabie Saoudite, qui refuse toute évaluation annuelle des efforts de réduction des émissions de gaz à effet de serre.

Le climat de rivalité s'est intensifié alors que des ONG de renom exhortaient les pays en développement à quitter les négociations, affirmant qu'un mauvais accord vaut mieux qu'aucun accord. La ministre des Affaires étrangères allemande, Annalena Baerbock, a exprimé des préoccupations quant à la manipulation par des pays riches en énergies fossiles, tout en réaffirmant que l'Allemagne et l'UE continueraient à défendre les intérêts des nations les plus vulnérables. La responsabilité des grandes puissances en matière de financement climatique se trouve ainsi au cœur de débats qui pourraient encore durer des heures, voire des jours.

Alors que le monde scrute avec inquiétude ces négociations essentielles, les enjeux sont clairs : sauver notre planète ou céder aux intérêts à court terme. Le spectacle de Bakou, bien plus qu'une simple conférence, pourrait bien être un tournant historique dans la lutte contre le changement climatique.