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Corruption : Gautam Adani et la chute de son empire énergétique

2024-11-22

Auteur: Pierre

La corruption frappe à la porte de Gautam Adani, magnat indien de l'énergie et deuxième homme le plus riche du pays. Actuellement, il fait face à une inculpation retentissante aux États-Unis pour un vaste réseau de pots-de-vin visant à décrocher des contrats énergétiques juteux en Inde. La situation s'annonce critique et son empire pourrait bien vaciller.

Chute libre des actions d'Adani

Ce scandale a eu des répercussions immédiates sur les marchés financiers. En l'espace d'une journée, les actions d'Adani Enterprises ont chuté de 23,4 %, tandis qu'Adani Energy Solutions, directement impliqué dans ces accusations, a vu ses actions plonger de 20 %. Cette débâcle spectaculaire a contraint le conglomérat à annuler une levée de fonds de 600 millions de dollars prévue sur les marchés américains. Les analystes soulignent que cette chute historique reflète une méfiance grandissante des investisseurs internationaux envers la gestion du groupe. Malgré les démentis catégoriques du conglomérat, qui qualifie les accusations de « sans fondement », l’inquiétude s’intensifie autour de cet empire valant des milliards de dollars.

Le procureur américain Breon Peace a révélé que Gautam Adani et plusieurs de ses associés, dont son neveu Sagar Adani, auraient versé plus de 250 millions de dollars en pots-de-vin entre 2020 et 2024. Ces paiements étaient destinés à influencer des fonctionnaires indiens afin de leur faire imposer des contrats d'achat d'électricité à des prix gonflés, sont ainsi venus favoriser le groupe Adani.

Preuves accablantes et emprise sur le pouvoir

Les accusations s'alourdissent avec la collecte de preuves par le FBI : des enregistrements téléphoniques et des documents compromettants auraient été saisis, révélant les détails de ce système de corruption. En cachant ces pratiques à ses partenaires financiers, Gautam Adani enfreint également la législation américaine sur la lutte contre la corruption, le Foreign Corrupt Practices Act (FCPA), exposant ainsi son groupe à des sanctions considérables.

Les relations controversées entre Gautam Adani et le Premier ministre indien Narendra Modi sont régulièrement mises en lumière. L'opposition indienne dénonce depuis des années une proximité toxique qui aurait permis à Adani de construire son empire en contournant les régulations en vigueur. Rahul Gandhi, figure de proue de l'opposition, a récemment dénoncé une « protection systématique » accordée par le gouvernement, insinuant une complicité dans des pratiques frauduleuses.

Adani Group insiste sur le fait que ses contrats ont été obtenus à travers des appels d'offres transparents, mais la série de scandales révélés, notamment celui de 2023 par Hindenburg Research, qui pointait des manipulations boursières, alimente les soupçons d'une collusion entre le conglomérat et les hautes instances du pouvoir.