La question de la réindustrialisation de la France fait l'objet d'un consensus au sein de la majorité des partis politiques. Toutefois, la profession d'ingénieur traverse une crise préoccupante : une diminution progressive de l'appétence des nouvelles générations pour ce métier vital. Bien que le nombre d’ingénieurs ne soit pas en chute libre en 2023, nous sommes témoins d’une érosion lente mais certaine, dans un secteur déjà confronté à une tension de recrutement alarmante.

Un défi de taille se dresse devant nous, celui de la réindustrialisation, et il est exacerbé par la baisse du nombre de diplômés en ingénierie. L’an dernier, seulement 149 760 ingénieurs ont été recrutés, tandis que 46 500 ont obtenu leur diplôme. Ce chiffre est nettement inférieur à celui de 2022 où 154 000 recrutements avaient été réalisés, une tendance qui ne fait que s'accentuer malgré les efforts de rattrapage suite aux reports de recrutements dus à la pandémie de Covid-19.

Un des facteurs derrière cette crise pourrait être le coût de la vie, qui pèse lourdement sur les choix des jeunes. En parallèle, il semble que la formation académique en mathématiques, essentielle pour de nombreux domaines d'ingénierie, ne soit pas à la hauteur des attentes. Certains indicateurs montrent en effet une baisse des compétences en mathématiques chez les étudiants de ces dernières années.

Pourrait-on alors s'interroger sur un éventuel déséquilibre entre l'offre et la demande sur le marché du travail ? Les ingénieurs seraient-ils de plus en plus attirés par d'autres secteurs, notamment le numérique, qui offrent des salaires plus compétitifs et des conditions de travail plus flexibles ? Par ailleurs, des initiatives récentes cherchent à revitaliser la formation en ingénierie, en mettant l'accent sur l'innovation et l'attractivité du métier.

Il est temps de réfléchir à des solutions durables pour encourager les jeunes talents à embrasser cette profession cruciale, afin de ne pas compromettre l'avenir industriel de notre pays.