Les relations franco-algériennes connaissent une crise profonde. En novembre 2006, Jacques Chirac avait déjà exprimé ses inquiétudes en qualifiant ces relations de "foiroteuses". Cet avertissement, relevé par Bernard Bajolet dans ses mémoires, semble plus pertinent que jamais à un moment où les tensions entre les deux pays se ravivent.

Le climat est extrêmement orageux, marqué par des menaces et des ultimatums. La crise a été exacerbée en juillet 2024 suite à la reconnaissance par la France de la "marocanité" du Sahara occidental, déclenchant une série d'événements tragiques. Parmi ces incidents, l'arrestation en novembre 2024 de l'écrivain franco-algérien Boualem Sansal a choqué les esprits, de même qu'une mouvance d'influenceurs algériens en France appelant à la violence contre les opposants au régime d'Alger, découverts en janvier 2025. La situation ne fait que se dégrader, comme en témoigne l'attaque au couteau à Mulhouse en février 2025, qui a fait un mort et six blessés. Cet acte tragique a relancé le débat sur le refus d'Alger de réadmettre ses ressortissants expulsés de France.

Les autorités françaises, de leur côté, ne manquent pas de pointer du doigt l’Algérie. Bruno Retailleau, le ministre de l’Intérieur, accuse régulièrement le pays d'humilier et d'agresser la France. Dans un climat politique de plus en plus polarisé, des figures telles qu'Éric Ciotti évoquent l'Algérie comme un "État voyou", tandis que Louis Sarkozy, fils de l'ancien président, va jusqu'à envisager de "brûler l'ambassade d'Algérie".

Il est clair que les tensions historiques entre les deux pays, enracinées dans une guerre d'Indépendance douloureuse et des blessures encore vives, sont ravivées par des discours nationalistes et extrémistes. Les médias algériens évoquent, quant à eux, une France dirigée par une "extrême droite revancharde et haineuse".

Dans un contexte mondial marqué par des défis, comme les crises énergétiques et sanitaires, il est essentiel que la France et l'Algérie trouvent un terrain d'entente. Les deux nations doivent envisager des solutions diplomatiques pour stabiliser leurs relations. Au-delà du passé, l'avenir sera déterminé par leur capacité à dépasser ces tensions et à rétablir un échange mutuellement bénéfique.