Le gouvernement a annoncé la suppression de 4000 postes d'enseignants d'ici 2025, une décision controversée qui a suscité de vives réactions dans le milieu éducatif.

Lors d'une récente intervention, Nicolas Sarkozy a affirmé que certains enseignants ne travaillent que "24 heures par semaine, six mois de l'année", une déclaration qui ne manque pas de créer la polémique. Cette vision simpliste du métier d'enseignant ne correspond pourtant pas à la réalité quotidienne vécue par ces professionnels de l'éducation.

Une vision réductrice du travail enseignant

Sur le site du Ministère de l'Éducation nationale, les enseignants sont censés consacrer 24 heures par semaine à l'enseignement en maternelle et dans le primaire, et 18 heures au secondaire, ce qui ne prend en compte que le temps passé devant les élèves. Cependant, ces chiffres ne reflètent pas le travail considérable effectué en dehors des heures de classe. La préparation des cours et la correction des devoirs sont des tâches essentielles qui demandent un temps considérable.

Le temps de travail reconnu

Selon un rapport de la Direction de l’évaluation, de la prospective et de la performance (Depp), plus de 59% du temps de travail des enseignants du primaire et 49% des enseignants du secondaire est consacré à l'enseignement direct. En revanche, près de 40% de leur temps est utilisé pour la préparation des leçons, la correction des cahiers et d'autres tâches administratives et pédagogiques. Au total, leur temps de travail dépasse largement les 40 heures hebdomadaires quand on observe l'ensemble de leurs engagements professionnels.

La réalité des congés scolaires

Concernant les congés, l'ancien président a également déformé la réalité. Bien que les enseignants bénéficient de seize semaines de congés estivaux, beaucoup d'entre eux, en particulier les jeunes enseignants, consacrent une partie de leur temps à des tâches de préparation même pendant ces vacances. Des statistiques révèlent que la moitié des enseignants de plus de 45 ans dans le primaire déclarent travailler durant 27 jours pendant les vacances.

Un appel au changement

Cet argumentation suggérant que les enseignants ne travaillent que "24 heures par semaine" est largement indûment simpliste et a été réfutée par des études plus récentes. Il est impératif de reconnaître les efforts fournis par les enseignants et de réévaluer les conditions de travail qui leur sont attribuées, afin de ne pas nuire à la qualité de l'éducation en France.

Dans un contexte où le gouvernement envisage des coupes budgétaires dans l'éducation, cette démarche pourrait avoir des conséquences désastreuses sur l’avenir des élèves. Les enseignants méritent une reconnaissance plus juste de leur travail, et des ressources adéquates pour accomplir leur mission éducative au mieux.