Chaque année, des campagnes comme "Octobre Rose" pour le cancer du sein et "Movember" pour la prostate visent à sensibiliser le public à l'importance du dépistage et de la recherche sur le cancer. Malgré ces efforts louables, une population particulièrement vulnérable est encore souvent négligée : les personnes de plus de 65 ans. En effet, les femmes de plus de 74 ans sont souvent exclues des programmes de dépistage organisé, et chez les hommes, des disparités significatives persistent en fonction de l'âge.

Beaucoup de patients croient à tort que, dès l'âge de 74 ans, le risque de cancer n'est plus pertinent. Cette idée fausse est dangereuse. Les études montrent que le bénéfice du dépistage persiste même après cet âge, et cela devrait être discuté avec un médecin. De plus, il est crucial de prendre conscience que l'incidence des cancers augmente avec l'âge : plus de 50 % des cancers colorectaux, un tiers des cancers du sein, et plus de 70 % des cancers de la prostate sont diagnostiqués chez des patients de 70 ans et plus. Les symptômes du cancer peuvent être atypiques chez les personnes âgées, tels que des troubles urinaires ou une constipation inhabituelle. Souvent, ces signaux sont banalisés et ne sont pas pris au sérieux, retardant ainsi les diagnostics précoces.

Heureusement, la recherche médicale est en constante progression, et de nouveaux traitements efficaces sont disponibles pour toutes les tranches d'âge, y compris les plus âgés. Opter pour une approche personnalisée, qui prenne en compte leur vulnérabilité, est essentiel pour garantir que chaque patient bénéficie d'un parcours de soins adapté. L'accélération de la collecte de données pertinentes et d'études cliniques axées sur les personnes âgées est plus importante que jamais.

Pour optimiser le suivi des patients âgés, le binôme de gériatres et d'oncologues s'avère être une approche efficace. Les recommandations de la Société francophone d'onco-gériatrie (SOFOG) et de l'Institut National du Cancer (INCa) soulignent l'importance de cette collaboration entre différents professionnels de la santé. Des Unités de Coordination en Onco-gériatrie (UCOG) ont été créées pour faciliter ce maillage national, bien qu'il reste des défis en matière d'accès inégal aux soins.

La mortalité due au cancer demeure élevée chez les personnes âgées, mais il est fondamental de rappeler que les cancers peuvent être guéris à tout âge. Il est essentiel pour nous, enfants, petits-enfants, et professionnels de la santé, de changer notre perception du vieillissement et du cancer. Luttons contre les idées reçues, encourager les patients à écouter leur corps et à suivre les soins nécessaires, sans crainte ni stigmatisation. La médecine avance dans le domaine du dépistage et des traitements, et cette avancée doit être accessible à tous, car chacun mérite une chance dans la lutte contre le cancer.