Nation

Des agriculteurs en colère bloquent symboliquement des institutions publiques ; Annie Genevard "dénonce toute atteinte aux personnes et aux biens"

2024-11-28

Auteur: Julie

La mobilisation des agriculteurs intensifie ses actions symboliques à travers la France. Le jeudi 28 novembre, une centaine d'agriculteurs a érigié un mur de cartons devant l'entrée de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses) à Maisons-Alfort, dans le Val-de-Marne, pour protester contre ce qu'ils jugent être un manque de soutien de l’état et une complexité croissante des réglementations européennes. Dirigés par la FNSEA et Jeunes Agriculteurs, ils ont exprimé leur volonté de voir l’agence "déménager à Bruxelles" pour éviter de contredire les règlements européens.

Parallèlement, une action similaire s'est déroulée devant l’Institut national de recherche pour l’agriculture, l’alimentation et l’environnement (Inrae), dans le 7ème arrondissement de Paris. Les agriculteurs, encadrés par des forces de l'ordre, ont déposé des parpaings et affiché des messages provocateurs tels que "INRA escrolos" et "À vendre, ne sert plus à rien – Bail à céder - Économie réalisée : 1,1 milliard EUR". Cette action visait à dénoncer ce qu'ils considèrent comme une "décroissance" de leur activité productive.

Dans le même temps, dans les Alpes-Maritimes, des agriculteurs ont déversé du fumier et de la laine de mouton devant la préfecture de Nice, symbolisant la colère croissante face à la pression réglementaire.

La ministre de l'Agriculture, Annie Genevard, a fermement condamné ces actions dans une déclaration à l’Agence France-Presse, indiquant que de telles actions pourraient nuire aux revendications légitimes des agriculteurs. Elle a promis des discussions constructives avec le président de l’Inrae et les syndicalistes, afin d’aborder les problèmes de simplification administrative et de soutenir le secteur agricole en difficulté.

Cette série d'actions, qui s'inscrit dans un contexte plus large de manifestation contre l'accord de libre-échange entre l'UE et les pays du Mercosur, souligne la détresse des agriculteurs face à l'augmentation des charges et des contraintes réglementaires. Au total, 28 actions de mobilisation ont eu lieu dans 24 départements, rassemblant environ 1 600 personnes et mobilisant près de 480 engins agricoles.

Les agriculteurs espèrent que cette pression exercée sur les institutions permettra d'ouvrir le dialogue et de générer des changements concrets pour protéger leur avenir.