Les militants ne perdent pas espoir. Malgré les polémiques qui entourent cet événement, la mobilisation pour la huitième édition de la Marche des solidarités, intitulée « Journée mondiale contre le racisme et le fascisme – l’heure de la riposte », est jugée « inédite » par les organisateurs. En effet, le nombre de signataires de l’appel a doublé cette année, passant d’environ 300 les années précédentes à plus de 550. De plus, le nombre de rassemblements prévus dans le pays a également été multiplié, atteignant plus de 160, contre une soixantaine lors des éditions précédentes.

Ce samedi, plus de 90 000 personnes ont défilé en France, y compris 21 500 à Paris, selon les chiffres définitifs publiés par le ministère de l’Intérieur. « Même dans des petits villages ! C’est du jamais vu », se réjouit Anzoumane Sissoko, porte-parole de la section parisienne du Collectif des sans-papiers, un organisation qui milite depuis plus de vingt-trois ans. Il évoque notamment la petite commune de Riols, qui compte environ 700 habitants et où le Rassemblement national a remporté les élections législatives de 2024.

« Le vrai problème de la France, poursuit-il, c’est que presque personne ne s’oppose au racisme et aux discriminations. Les discours racistes se libéralisent, les politiques n’ont plus de filtres, et très peu réagissent – ni les médias ni les représentants politiques. Ces marches visent à montrer qu'il existe une autre réalité sur le terrain. »

Cette édition de la marche est particulièrement marquée par les tensions politiques et sociales croissantes en France. En plus de la mobilisation des citoyens, des organisations de défense des droits de l’homme ont également renforcé leur soutien, dénonçant les dérives racistes qui prennent de l’ampleur dans la société actuelle. Les participants ont exprimé leur inquiétude face à une montée de l’intolérance et de la xénophobie. Ce mouvement soulève des questions cruciales sur l’avenir du vivre-ensemble en France et appelle à une prise de conscience collective.

Alors que le pays se divise sur de nombreux sujets, la Marche des solidarités apparaît comme une lueur d’espoir pour ceux qui luttent pour une société plus juste et inclusive.