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Des Élections Ébranlantes en Namibie : Le Parti au Pouvoir Faces aux Incertitudes

2024-11-27

Auteur: Jean

La Namibie inaugure une journée électorale cruciale ce mercredi 27 novembre, avec des élections présidentielles et législatives qui pourraient changer la donne. Le parti historique, l'Organisation du peuple du Sud-Ouest africain (Swapo), dirigé par la vice-présidente Netumbo Nandi-Ndaitwah, fait face à des défis sans précédent. Bien que Nandi-Ndaitwah, 72 ans, soit favorite pour devenir la première femme présidente du pays, des signes laissent entendre qu'un second tour pourrait être inévitable.

Nandi-Ndaitwah se retrouve face à Panduleni Itula, un ancien dentiste et avocat qui a fondé en 2020 le Parti des patriotes indépendants (IPC). Les électeurs, au nombre d’un million et demi, se dirigent vers les urnes jusqu'à 21 heures, avec un dépouillement prévu au plus tard samedi, selon la Commission électorale. Cette élection intervient dans un contexte de mécontentement croissant envers le Swapo, avec un taux de chômage massif et des inégalités persistantes qui perdurent depuis des décennies.

La Namibie est en effet le deuxième pays le plus inégalitaire du monde, juste derrière l'Afrique du Sud. L'analyste Marisa Lourenço souligne : "L'énorme potentiel minier du pays ne se traduit pas par des opportunités d'emploi suffisamment significatives pour la jeunesse, alimentant ainsi un fort sentiment de frustration parmi les jeunes Namibiens."

Les jeunes, qui représentent 63 % de la population de trois millions d'habitants, sont particulièrement touchés par la crise économique. En 2018, 46 % des jeunes âgés de 18 à 34 ans étaient sans emploi, un chiffre alarmant qui témoigne des défis que doit relever le pays. Alors que des inquiétudes croissantes ont émergé suite aux revers électoraux des partis historiques dans toute l'Afrique australe, la Swapo pourrait également risquer de perdre son emprise.

Les jeunes électeurs d'aujourd'hui, souvent appelés "born free", se sentent déconnectés des luttes pour l'indépendance menées par la génération précédente. "Cela ne concerne pas uniquement leur jeunesse, mais aussi leur réalité économique difficile", explique Nic Cheeseman, un expert en politique africaine.

Dans ce climat d'incertitude, Nandi-Ndaitwah a promis la création de plus de 250 000 nouveaux emplois en cinq ans, insistant sur l'importance d'une stabilité politique pour donner vie au secteur économique. Les élections législatives se tiennent selon un système proportionnel, mais la possibilité d'un second tour présidentiel s'impose désormais comme une réalité probable, un événement qui n'a jamais eu lieu auparavant dans le pays.

À Windhoek, dans la capitale, des électeurs comme Hendry Amupanda, 32 ans, attendent patiemment devant les bureaux de vote, exprimant leur souhait de voir des changements concrets et la promesse d'un emploi. Sa voisine, Frieda Fillipus, aspire à une femme présidente, affirmant : "Le féminin représente l'avenir." Ces élections marquent un tournant potentiel pour la Namibie, alors que le pays fait face à des enjeux économiques et sociopolitiques fondamentaux.

Will Namibia embrace a new direction or stick to its past? Only time will tell!