Des vols de caméras de recul sur le port de Marseille : la police met fin à un réseau de voleurs audacieux
2024-11-18
Auteur: Léa
Cet été, une série de plaintes déposées par des automobilistes a alerté les forces de police des Bouches-du-Rhône, inquiets des vols orchestrés autour des caméras de recul. Cibles privilégiées : les Renault Clio 5, dont les caméras sont intégrées au logo, rendant leur démontage particulièrement aisé. Au total, plus de 538 caméras ont été dérobées, avec environ 400 volées uniquement sur le port autonome de Marseille, selon les déclarations du commissaire Joël Groisne, responsable de la police judiciaire d'Aix-en-Provence.
La situation a pris une tournure sur la nuit du 12 au 13 novembre, lorsque la brigade anti-criminalité a intercepté un individu suspect à Vitrolles, qui avait réussi à dérober 19 caméras lors d'un vol. Lors de son arrestation, cet homme s'est révélé être un sans-abri, prétendant avoir été déposé là par un complice. Ce dernier a également été appréhendé, après que la police a suivi une voiture de location, retrouvée à Marseille, qui était utilisée pour commettre ces délits.
En analysant les téléphones des deux suspects, les policiers ont réussi à établir des liens avec d'autres vols dans les villes d'Aubagne et de Vitrolles. Renault a confirmé aux forces de l'ordre que 130 caméras avaient mystérieusement disparues de divers lieux, mais la plus grande partie de cette activité criminelle semblait se concentrer sur le port de Marseille, un site stratégique où transitent plus de 1,5 million de conteneurs chaque année.
Le commissaire Groisne a révélé que les caméras volées étaient revendues sur le marché noir, à raison d'environ 30 euros l'unité ou en gros à des garages peu scrupuleux. Cela a ouvert la porte à une explosion des vols d'accessoires automobiles depuis l'entrée en vigueur d'une loi en 2019, qui oblige les garagistes à proposer des pièces d'occasion à leurs clients. En conséquence, certains garages se sont tournés vers le marché noir, s'approvisionnant directement auprès des voleurs.
Les conséquences pour les voleurs ont été sévères. Lors de leur comparution devant le tribunal correctionnel d'Aix-en-Provence, le principal suspect a été condamné à 18 mois de prison ferme, et son accomplice à 6 mois de prison aménagée sous surveillance électronique. Ce verdict souligne l'engagement des forces de l'ordre dans la lutte contre le vol auto, mais aussi l'importance de sensibiliser les automobilistes à la sécurité de leurs véhicules.