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Dette française : S&P Global apporte un répit inattendu au gouvernement

2024-11-30

Auteur: Michel

Après un mois d'octobre tumultueux où les agences de notation Fitch et Moody's ont abaissé la perspective de la note de crédit de la France à « négative », S&P Global a surpris le marché en maintenant sa note à AA- avec une perspective stable. Alors que l'on s'attendait à un nouvel abaissement, cette décision a été bien accueillie par le gouvernement, notamment par le ministre de l'Économie, Antoine Armand, qui a salué cette nouvelle comme un signe de confiance dans l'engagement du gouvernement pour réduire le déficit et améliorer les finances publiques.

Le ministre a souligné le risque persistant lié à l'incertitude politique qui pourrait compromettre ces efforts de redressement. Des tensions budgétaires importantes émergent avec un déficit projeté d'environ 100 milliards d'euros pour les années 2024 et 2025. Ce panorama budgétaire, combiné au contexte politique volatile et à des menaces de censure au Parlement, rend la situation particulièrement délicate pour le Premier ministre Michel Barnier, qui doit naviguer dans des eaux troubles.

S&P Global a mis en avant la richesse et la diversité de l'économie française, affirmant s'attendre à ce que la France respecte les critères budgétaires de l'Union européenne, malgré les retards accumulés. La note AA- place la France parmi les signatures souveraines les plus fiables de la zone euro, mais les marchés expriment des craintes croissantes quant à la soutenabilité de cette cote.

En ce moment, une prime de risque importante se fait sentir sur la dette française, les écarts de rendement par rapport à la dette allemande atteignant des niveaux historiques. Ce phénomène s'explique par la situation politique tendue et le manque de mesures concrètes pour rétablir les finances publiques. Les investisseurs commencent à douter de la capacité du gouvernement à concevoir un plan budgétaire efficace et cohérent.

Un économiste influent a même déclaré que les débats parlementaires semblent déconnectés des réalités du marché, affirmant que les marchés ont déjà intégré la dégradation de la note de la France. Le coût de la dette française a surpassé celui de pays comme l'Espagne ou le Portugal, et les signes d'un stress de marché accru se multiplient, rendant le paysage économique encore plus fragile.

Les cinq milliards d'euros demandés aux collectivités locales ne pèsent pas lourd face au dérapage monumental des finances locales et la fiabilité de ces mesures reste à prouver. Dans ce contexte, la décision de S&P de maintenir la note pourrait, paradoxalement, engendrer un faux sentiment de sécurité. En effet, tandis que les émissions de dette française continuent d’augmenter, la question de la capacité du marché à absorber ces nouvelles obligations dans un environnement si incertain demeure en suspens.

Les premiers éléments d'évaluation des capacités d'absorption du marché seront cruciaux lors de la réouverture des adjudications en janvier, alors que le gouvernement envisage un programme d'émission record de 300 milliards d'euros en 2025. Cette situation interpelle quant à la santé économique future de la France et la réaction des investisseurs étrangers.