Monde

Deux condamnés exécutés aux États-Unis, dont un par inhalation d'azote : Une pratique controversée

2024-09-27

Jeudi 25 septembre, l'Amérique a été le théâtre de deux exécutions capitales, l'une en Oklahoma par injection létale, et l'autre en Alabama, où un condamné a été exécuté par inhalation d'azote, un procédé encore rare utilisé seulement pour la deuxième fois au monde. Avec ces exécutions, le total s'élève à 18 pour l'année 2024, marquant une montée inquiétante des peines de mort aux États-Unis, dont cinq ont eu lieu en moins d'une semaine.

Emmanuel Littlejohn, 52 ans, a été exécuté en Oklahoma pour le meurtre de Kenneth Meers lors d'un braquage en 1992, bien qu'il ait toujours contesté sa culpabilité. Le procureur général de l'État, Gentner Drummond, a déclaré que « justice a été rendue pour le meurtre de Kenny Meers », indiquant que sa famille avait attendu 32 longues années pour ce moment.

Littlejohn et son complice, Glenn Bethany, avaient tous deux été condamnés, mais alors que Bethany a purgé une peine de réclusion à perpétuité, Littlejohn a été condamné à mort. La commission des grâces de l'État avait recommandé une commutation de peine pour lui, malgré l'opposition de certains membres de la famille de la victime.

Suite à ce verdict, Littlejohn a exprimé sa détresse lors d'une dernière interview, suppliant le gouverneur de l'Oklahoma, Kevin Stitt, de ne pas le condamner à mort « juste pour la forme ». Cependant, ses appels n'ont pas été entendus.

De l'autre côté de l'État, Alan Miller, reconnu coupable en Alabama du meurtre de trois hommes en 1999, a été exécuté par inhalation d'azote. Ce mode d'exécution, considéré comme controversé et même comparé par l'ONU à une forme de torture, a été appliqué pour la première fois en janvier de cette année sur Kenneth Smith. La gouverneure républicaine, Kay Ivey, a déjà fait savoir qu'elle n'interviendrait pas dans ce dossier, affirmant ses convictions en faveur de l'application de la peine capitale.

Miller avait déjà failli être exécuté en septembre 2022, mais des complications avaient empêché la mise en œuvre de l'injection létale à temps. L'utilisation de l'inhalation d'azote soulève un débat intense : de nombreux experts et militants affirment que cette méthode pourrait être encore plus douloureuse et inhumaine que la méthode traditionnelle de l'injection létale.

Il est à noter que la peine de mort a été abolie dans 23 des 50 États américains. Dans six autres, comme l'Arizona et la Californie, des moratoires sur les exécutions sont actuellement en vigueur suite à des décisions des gouverneurs. Alors que la nation est divisée sur la question de la peine capitale, ces récents événements mettent en lumière les enjeux éthiques et juridiques entourant cette pratique.