Le professeur Didier Raoult, figure controversée de la médecine, a vu sa situation se détériorer avec l'annonce d'une interdiction totale d'exercer pendant deux ans, qui prendra effet le 1er février. Cette sanction a été décidée par l'Ordre des médecins suite à un appel, après qu'un simple blâme ait été jugé insuffisant pour ses agissements, notamment la promotion sans fondement de l'hydroxychloroquine pour le traitement du Covid-19.

Le professeur, ancien directeur de l'Institut hospitalo-universitaire (IHU) de Marseille, est accusé d'avoir enfreint plusieurs dispositions du code de la santé publique. Ses recommandations, notamment sur l'hydroxychloroquine, ont été considérées comme dépourvues de soutien scientifique solide. Alors qu'en décembre 2021, il avait reçu un blâme, l'Ordre des médecins a estimé que la gravité des manquements nécessitait une sanction plus sévère.

L'appel, jugé le 2 octobre, a pointé du doigt le manque de rigueur scientifique dans les prises de position publiques de Raoult. Bien que la chambre disciplinaire n'ait pas considéré qu'il ait mis ses patients en danger immédiat, elle a conclu que ses études sur près de 30 000 patients avaient été menées sans l'aval nécessaire des autorités sanitaires.

En outre, ses critiques acerbes sur la vaccination et les confinements ont été jugées nuisibles pour la santé publique. L'Ordre des médecins a également noté son attitude non collaborative envers ses confrères, où il a dépassé le cadre de la liberté d'expression en critiquant d'autres professionnels de la santé.

Didier Raoult, qui a dû quitter son poste de professeur d'université-praticien hospitalier en 2021, est actuellement sous enquête par le parquet de Marseille pour des soupçons d'essais cliniques non autorisés. Ce rebondissement souligne non seulement la controverse qui entoure Raoult, mais aussi les inquiétudes croissantes concernant la rigueur scientifique dans le domaine de la santé, alors que le monde lutte toujours contre les séquelles de la pandémie.